ArcelorMittal : quelles pistes pour sauver Florange ?

 

 

ArcelorMittal : quelles pistes pour sauver Florange ?

Par Rémy Maucourt - Publié le 19 mars 2012

 

 

Le président de la République reçoit lundi 19 mars des représentants de la CFE-CGC de Florange. Point d'étape sur la situation du site.

 

Le dialogue semble au point mort. Nicolas Sarkozy a proposé aux syndicats d'ArcelorMittal de venir discuter lundi de la situation de Florange. Ils ont tous refusé, à l'exception de la CFE-CGC, dont les responsables ont accepté de rencontrer le chef de l'Etat pour 11 heures, ce lundi 19 mars.

Alors qu'ils manifestaient le 15 mars dernier devant le QG de campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, dans le XVème arrondissement de Paris, les représentants de la CGT et de la CFDT ont été évacués sèchement. L'utilisation de gaz lacrimogènes par les forces de l'ordre ne passe pas chez les syndicalistes, qui refusent le dialogue depuis. De son côté, le président reproche à la CGT de jouer un rôle politique. 

 

Fin février, Nicolas Sarkozy promettait pourtant des "propositions précises" pour assurer l'avenir du site de Florange. "Ce qui a du sens, c'est d'investir", affirmait-il dans un discours qui avait tout pour séduire les syndicalistes locaux.

 

Ulcos, l'avenir de Florange ?

 

La solution la plus souvent évoquée pour sauver le site est le projet européen Ulcos (Ultra low carbon dioxide steelmaking). Ce programme vise à mettre au point un système de captage et de stockage du CO2 issu de la production d'acier. Florange pourrait être le site pilote à l'échelle européenne pour cette nouvelle technologie de sidérurgie propre.

 

Mais la Commission européenne n'a pas encore déterminé le site pilote en question. La décision est attendue pour la deuxième partie de l'année 2012 seulement. L'Etat français, via le FSI, se dit prêt à apporter 150 millions d'euros au projet (sur 600 millions nécessaires). Nicolas Sarkozy affirme qu'il défend lui-même le site de Florange devant la Commission européenne.

 

Le projet Ulcos orienterait alors le site de Florange vers une technologie d'avenir. Mais le fait que le haut fourneau soit à l'arrêt laisse douter certains spécialistes. Pourquoi vouloir réduire les émissions de CO2 d'un site qui ne fonctionne pas, et donc qui ne pollue pas ?

 

Les syndicalistes de Florange, s'ils approuvent Ulcos dans son principe, doutent également. "Evidemment c'est un bon projet, à la fois économique, social et environnemental mais si les hauts-fourneaux ne redémarrent pas, Ulcos n'a plus de sens", estime Edouard Martin, de la CFDT.

 

D'autres solutions sont possibles

 

Les problèmes de Florange sont principalement dûs à une baisse de la demande européenne en acier. C'est pourquoi certains proposent d'imposer des quotas d'acier européen, pour soutenir cette demande. Une solution qui a déjà été mise en place en 1980, dans une situation similaire. Cette solution à l'échelle européenne profiterait au site de Florange, mais peut difficilement être mise en place rapidement.

 

Une autre piste a été avancée par le think tank GrameF : réorienter le site de Florange vers le recyclage d'acier. La ferraille produite en France est actuellement exportée pour être recyclée. Le site de Florange pourrait redevenir rentable avec cette nouvelle activité.

 

usinenouvelle.com



19/03/2012

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