La Sogepa avait demandé à ce bureau une étude sur l’avenir de la sidérurgie à Liège après la décision d’ArcelorMittal d’éteindre définitivement le chaud. Les conclusions sont cinglantes.

Chaud fermé, froid menacé

« La fermeture du chaud à Liège est irréversible. Le froid est très menacé et son approvisionnement par Dunkerque ne garantirait pas son équilibre économique. Le financement complet par ArcelorMittal des coûts sociaux et environnementaux pour la remise en étant des sites fermés n’est pas assuré », dit le rapport.

Une entreprise sans évolution

Laplace Conseil pointe plusieurs facteurs expliquant cet état de fait: le déclin des outils liégeois depuis 1970 mais aussi l’attitude des Liégeois et des syndicats qui ont refroidi l’ardeur des actionnaires successifs en adoptant une attitude « quasi exclusivement revendicative fondée sur la contestation permanente de toute évolution, le recours systématique à la grève, souvent accompagnée d’exactions et de saccages (...) ». Or, dans le même temps, les usines concurrentes au sein du groupe ont développé des voies plus consensuelles.

La relance coûterait 1 milliard d’euros

La relance d’une sidérurgie à chaud semble impossible: un milliard d’euros serait nécessaire, ce qu’aucun investisseur privé ne débloquera dans un marché en surcapacité.

La priorité : sauver le froid

Le rapport fournit quelques conseils pour sauver le froid. Il propose qu’ArcelorMittal le localise dans une filiale en associant syndicats et Région wallonne à sa gestion et au conseil d’administration. Il suggère aussi d’investir 150 millions d’euros dans une aciérie électrique à Châtelet qui produirait des brames à laminer à Carlam (Charleroi) afin d’alimenter le froid liégeois. La solution d’un approvisionnement au départ de Dunkerque n’est efficace, note-t-il.