Comme une bouteille à la mer (1er partie)

 

 

 

 

Comme une bouteille à la mer

(1er partie)

 

 

J’ai peine à être ému par les bruits de la rue.

Les gens qui parlent fort ou se plaignent à tort.

Je suis de ces personnes « fleur bleue » qui s’en défendent au mieux.

C’était au temps de la passion, sous un soleil de plomb.

 

Je ne m’étais pas  arrêté de suite, quand déjà elle prenait la fuite.

Elle a laissé dans son sillage une fragrance d’élégance,

Saupoudrée, pour moi, d’un étrange émoi. Vanillé, chaud et sucré,

 j’ai peine à élucider le mystère de ces effluves

grâce auxquelles je devine ses cambrures divines.

 

Qui donc est cette femme ?

Entrouvrant une faille, une étincelle, un mal plaisant en mon âme ?

Quel est cet intriguant parfum, embaumant à présent mon destin ?

Je l’ai cherchée des semaines durant aux abords du lac Léman.

 

C’est là que nos chemins se sont croisés, à maintes reprises cet été.

Je n’ai pas osé l’aborder. Avait-elle seulement remarqué le passe-muraille, le discret, les yeux cachés derrière des verres fumés ?

Elle, la muse involontaire de mon cœur si solitaire.    

 

La première fois que j’entendis le son de sa voix, je savais que ce serait elle; comme un croyant a la foi, aime et suit un Dieu qu’il ne voit pas. Je suis dans le même cas. Me fier à mon instinct ou tout me serait vain, la lumière n’ayant jamais traversé mes paupières.

 

Le coup de foudre, paraît-il, est un mélange subtil d’odeurs et de sentiments sans peur. Je n’étais pas un adepte de cette théorie qui enlève de sa magie à ce que l’on possède de profond en matière d’émotion. L’amour ça rend con…

 

Je dois cependant admettre que ces paramètres me laissent moins perplexe. Le temps s’égrène, elle finit par couler dans mes veines.

 

Sans connaître son âge ou l’évidence des traits de son visage,

je me dis que si la passion est un parfum, il n’y a que le sien qui m’atteint.

 

Les dernières feuilles sont tombées, dans des bruissements de papier chiffonné, lorsque mes souliers les ont foulées.

Aucun antidote n’a fonctionné, ce n’est pas faute d’avoir essayé.

J’y pense encore, sans elle, la vie me  semble morne, mes pensées inéluctablement braquées.

 

Mes amis m’ont sorti, présenté une multitude de filles.

J’avais l’impression qu’elles n’avaient pas de relief.

Si je ne me suis pas investi, c’est de mon propre chef.

Et puis…bon, leur eau de Cologne tenace, accentuait leurs frasques (...)

 

Nerfs d'Acier



04/05/2013

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