Dossier Florange: s insurge contre une "mort programmee"

 

CEE suspendu à ArcelorMittal : Florange s’insurge contre une "mort programmée"

 

Le 23 février 2012 par Pascale Braun (Lorraine)

 

Direction et salariés avaient rendez-vous ce jour pour revenir sur la situation du site de Florange. A l'issue de la rencontre, les deux parties restent en désaccord.

Le comité central d’entreprise qui s’est tenu ce jeudi 23 février à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a été suspendu suite à l’annonce du non-redémarrage des hauts-fourneaux de Florange (Moselle) au cours du deuxième semestre 2012.

 

Cette confirmation ne constituait pas une surprise, mais l’intention exprimée par le groupe d’acheter 60 000 tonnes de brames - de l’acier brut - en Russie pour pallier la saturation de son site de Dunkerque a fait monter d’un cran la tension à Florange, où le site de 3 000 personnes se trouve aujourd’hui paralysé. Le comité central d’entreprise doit reprendre le 2 mars en présence de Gert Van Poelvoorde, le directeur de la division plat carbone pour l'Europe du Nord.

 

Sur place, les syndicats, qui occupent depuis lundi les Grands Bureaux du groupe, ne cachent pas leur amertume devant une décision interprétée comme la mort programmée du site de Florange. "Il n’y a plus que les politiques pour être assez naïfs, voire complices, pour ne pas voir qu’ArcelorMittal prépare le même coup qu’à Liège, où il a fait lanterner les pouvoirs publics durant des mois avant d’annoncer brusquement la fermeture du site. Nous demandons aujourd’hui le vote d’une loi stipulant qu’en cas de fermeture, l’outil n’appartiendrait plus à ArcelorMittal, de manière à ce que les collectivités et les syndicats puissent lui trouver un repreneur", affirme Edouard Martin, délégué CFDT du comité central d’entreprise européen d’ArcelorMittal.

 

L’intersyndicale compte intensifier sa mobilisation au cours des prochaines semaines.

 

La reprise des hauts fourneaux d’ArcelorMittal à Florange à l'étude en mai

Le 23 février 2012 par Barbara Leblanc

 
La direction d'ArcelorMittal a annoncé l'importation d'acier depuis la Russie, lors du comité central d'entreprise. Une décision qui ne clarifie pas la stratégie du groupe, selon les syndicats.

Alors que les salariés réclamaient des éclaircissements sur la stratégie du groupe, la direction a confirmé officiellement le non-redémarrage des installations pour le deuxième trimestre. "On nous a dit qu'ils redémarreraient peut-être au troisième trimestre mais on sait pertinemment que c'est faux", a déclaré François Pagano (délégué CFE-CGC) lors d'une suspension de séance.

Pour décider d’un redémarrage, la direction a donné rendez-vous aux syndicats en mai. La date serait celle du 6 mai, selon les syndicats, soit le jour même de l'élection présidentielle. Une date "qui leur permet de gagner du temps", selon Yves Fabbri, représentant de la CGT.

 

La direction a par ailleurs annoncé l’importation de 60 000 tonnes de métal de Seversthal, en Russie. Une déclaration qui sème le trouble au sein des salariés qui ne comprennent plus la stratégie de la direction. "C'est le comble de l'hypocrisie: d'un côté, ils reconnaissent qu'il n'y a pas assez de métal, et de l'autre, ils disent qu'il n'y a pas suffisamment d'activité", précise le responsable syndical.

 

"La direction s'était engagée à redémarrer nos hauts fourneaux si celui de Dunkerque n'arrivait pas à alimenter, ici, en acier le train à chaud. Et voilà qu'elle annonce en CCE l'achat de 60.000 tonnes de métal en Russie. Elle vient tout simplement de signer l'arrêt de mort de Florange", explique le responsable de la CFDT, Edouard Martin.

 

Sur ce point, le groupe assure ne pas importer d'acier pour le site de Florange, mais pour ceux de Gand en Belgique et de Brême en Allemagne, en raison d'une réduction temporaire de leur production liée à un hiver trop rigoureux. "Ce besoin de court-terme malheureusement n'était pas suffisant pour rouvrir l'un de nos hauts fourneaux mis en veille en Europe. Cette situation temporaire est désormais terminée", précise le groupe.

 

"Contexte économique et industriel rude"

 

Dans un entretien accordé à l’AFP, le patron d’ArcelorMittal France, Hervé Bourrier, assure chercher une solution pour chacun des salariés concernés par l’arrêt de la production. Quant à la date du redémarrage, il souligne que le groupe s’adapte à la demande et revoit chaque trimestre la situation du marché. "Là, le projet concerne un arrêt temporaire jusqu'à fin juin. Nous referons un point dans le courant du mois de mai pour la situation du troisième trimestre", souligne-t-il, assurant qu’il n’y a pas de fermeture définitive.

 

Par communiqué, le groupe assure que ces décisions sont justifiées "par le contexte économique et industriel actuel en Europe. En effet, l’Europe est aujourd’hui en situation de quasi récession et la reprise économique et industrielle sera lente avec des perspectives de retour à la situation de 2008  plus éloignées que prévu. La demande d’acier a reculé en Europe de 1,3% en 2011. Les niveaux de livraisons sont aujourd’hui inférieurs de 20% par rapport à ce qu’ils étaient avant la crise".

ArcelorMittal estime agir en industriel responsable. "Il ne peut en aucun cas produire de l’acier qu’il ne pourra pas vendre. La France, où sont représentées toutes les activités d’ArcelorMittal, reste une priorité pour le Groupe. ArcelorMittal entend y rester un acteur fondamental et continuera d’y investir de manière régulière sur les différents sites".

 

 

"ArcelorMittal semble vouloir générer une pénurie d’acier", selon la CFE-CGC

Le 23 février 2012 par Barbara Leblanc

 

 

Un comité central d’entreprise est en cours à l’usine Florange d’ArcelorMittal. Les salariés, dont ceux de l’encadrement, demandent à la direction d’éclaircir sa stratégie pour les deux hauts fourneaux, à l’arrêt depuis octobre.

 

Depuis ce 23 février au matin, entre 200 et 300 métallurgistes de l’usine de Florange bloquent la sortie des expéditions du site. Leur objectif ? Tenter d’obtenir de la direction le redémarrage des hauts-fourneaux à l’arrêt depuis octobre.

 

 

La veille déjà, la CFE-CGC a réclamé la même chose via un courrier adressé au patron du site, Robrecht Himpe. "Nous voulons lui dire que nous ne comprenons rien à la stratégie du groupe, souligne le secrétaire national du syndicat, Xavier Le Coq, contacté par L’Usine Nouvelle. La direction ferme deux hauts fourneaux et dans le même temps nous dit qu’on ne produit pas assez de brames pour alimenter tous nos clients. Cette stratégie n’est pas économiquement viable. Même des membres de l’encadrement ne comprennent pas où on va".

 

 

"Faire grimper les prix"

 

 

Le syndicat souligne que le groupe semble vouloir générer une pénurie de brames, pour faire grimper les prix de vente  et augmenter ses profits. Mais selon le responsable syndical, "ceux qui vont en profiter seront nos concurrents, ThyssenKrupp et les autres".

 

A l’occasion du comité central d’entreprise, la direction devrait confirmer sa stratégie, avec des chiffres à l’appui, selon Xavier Le Coq.  Mais le syndicat en propose une autre : "rallumer le haut fourneau P6, construire une stratégie industrielle ambitieuse et procéder à un recentrage sur les points forts de chaque installation et à une politique de reconquête de parts de marché sur les marchés Industrie".

De son côté la fédération de la métallurgie FO a réclamé des engagements écrits de la part de la direction du groupe et des pouvoirs publics portant sur l’avenir du site mosellan.

 

 

Mort programmée

 

 

ArcelorMittal a confirmé la semaine dernière la prolongation de l’arrêt de la filière liquide lorraine pour le deuxième trimestre 2012. D’après le syndicat, elle devrait se poursuivre au troisième trimestre, sauf changement de stratégie industrielle et sociale. Le n°1 mondial de la sidérurgie assure qu'il ne s'agit que d'une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

 

 

Les syndicats craignent la "mort programmée" de ce site, où travaillent 5 000 salariés. "Nous avons décidé de frapper Mittal là où ça fait mal: le portefeuille", a déclaré le responsable CFDT Edouard Martin, en annonçant "un blocage d'une durée illimitée".

 

Actuellement, le laminoir train à chaud de Florange produit toujours quelque 200 000 tonnes par mois d'acier technique pour l'industrie automobile. Il est approvisionné avec des brames d'acier produites par l'usine d'ArcelorMittal de Dunkerque. Via leur mouvement, les salariés du site de Florange entendent désorganiser la fabrication dans l’industrie automobile, notamment Peugeot, Volkswagen ou Toyota.

 

Les syndicats ont promis que jusqu'à l'élection présidentielle du 6 mai prochain ils seraient le cauchemar des pouvoirs publics. Le candidat et président sortant Nicolas Sarkozy a expliqué mardi dernier qu'il ferait tout pour sauver le site, après avoir contacté les responsables du site.

 

Florange : FO demande des engagements écrits à ArcelorMittal

Le 23 février 2012 par Astrid Gouzik

 

La fédération FO de la métallurgie a exigé des garanties sur l’avenir de l’usine de Florange, mercredi 22 février.

Des engagements réels doivent être "pris et gravés par écrit dans le marbre". C’est ce que réclame la fédération dans un communiqué dans lequel elle interpelle la direction d’ArceloMittal et les pouvoirs publics. Elle demande "toutes les garanties permettant dans un premier temps, le redémarrage immédiat et la continuité des hauts fourneaux (...), et dans un deuxième temps, les investissements nécessaires pour garantir l'avenir du site, les emplois et la sidérurgie sur notre territoire".

 

Par ailleurs, FO demande une réunion avec le PDG du n°1 mondial de la sidérurgie, Lakshmi Mittal. "En cette période d'élection, FO métaux ne souhaite pas de la surenchère et de la démagogie, mais du concret avec des actes et des résultats pour les salariés", dit le communiqué.

Après l’annonce de la direction de ne pas redémarrer les deux hauts-fourneaux de Florange au deuxième trimestre, les syndicats dénoncent craignent une "mort annoncée du site". Selon la fédération CFE-CGC, l’arrêt va se prolonger très probablement au 3ème trimestre. Ils affirment tou de même qu’une autre stratégie est possible, permettant "d’éviter le gâchis économique et humain qui se profile".

 

La direction du sidérurgiste ArcelorMittal doit présenter jeudi aux représentants du personnel ce projet de prolongation de la fermeture temporaire, mais les syndicats n'attendent pas d'annonces supplémentaires.

 

Le groupe a annoncé la fermeture définitive de hauts fourneaux à Liège et à Madrid. Les autres, dont celui de Florange, sont seulement mis en veille en attendant la reprise des commandes. 

 

usinenouvelle.com

 



23/02/2012

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