Florange: ArcelorMittal et le gouvernement à la recherche d'un compromis

 

 

 

 

 

 

Florange: ArcelorMittal et le gouvernement

à la recherche d'un compromis

 

 30-11-2012

 

 

Le gouvernement et ArcelorMittal, engagés dans d'ultimes négociations sur l'avenir de Florange (Moselle), recherchaient vendredi un compromis entre la nationalisation, envisagée par le gouvernement, et la cession du site dans son intégralité refusée par le groupe.

 

 

"Entre les deux hypothèses, c'est une troisième voie qui est recherchée", a indiqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier, sans plus de précision.

Interrogés, les services du Premier ministre, désormais à la manoeuvre sur ce dossier, assurent que Jean-Marc Ayrault s'occupe "non-stop" du dossier.

D'après des informations de presse, cette troisième voie pourrait être celle d'une fermeture des hauts fourneaux que Matignon accepterait en échange d'un reclassement de tous les effectifs (quelque 650 personnes).

 

"Matignon (...) aurait proposé à Lakshmi Mittal (PDG d'ArcelorMittal) que la fermeture des hauts fourneaux s'accompagne de la création d'une nouvelle ligne de transformation dans la phase dite +à froid+ du site", c'est-à-dire les opérations de finition, avance Le Monde.

 

Le quotidien du soir laisse entendre que Matignon envisage une autre option, liée au programme de captage et de stockage de CO2 (baptisé Ulcos) sur le site de Florange.

 

Le temps que le projet, en attente de financements européens dans les prochaines semaines, se concrétise, les hauts fourneaux seraient mis "sous cocon", une hypothèse déjà évoquée jeudi par le syndicat FO.

 

Vendredi, dans la dernière ligne droite des négociations, les deux parties semblaient disposées à prolonger les discutions jusqu'à trouver un accord.

Cette troisième voie intervient après presque dix jours de joutes verbales entre ArcelorMittal et le gouvernement, à commencer par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, qui le premier avait évoqué une nationalisation.

Désormais, "c'est le président de la République qui décidera" ou non d'une nationalisation, a estimé M. Montebourg en rendant visite vendredi matin à la dizaine de métallos CFDT qui campait devant Bercy, avant de retourner en Lorraine dans la journée.

 

Mardi, François Hollande avait déclaré de son côté que la nationalisation faisait "partie du sujet de la discussion" avant de rencontrer l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal.

 

Cette "prise de contrôle public temporaire" était brandie par Arnaud Montebourg pour tenter de faire plier Mittal afin qu'il élargisse le périmètre de la cession.

La nationalisation,"un montage ficelé"

 

En annonçant le 1er octobre, la fermeture de la filière liquide (production d'acier brut) du site, ArcelorMittal avait souligné sa volonté de garder les autres installations et accordé 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur pour les hauts fourneaux.

 

Mais, il s'est révélé impossible de trouver un candidat pour la seule partie du site mise en vente selon le ministre du Redressement productif, qui assurait avoir deux offres pour le site en entier.

 

"Nous avons un repreneur, qui est un aciériste, un industriel, (...) qui est disposé à investir jusqu'à près de 400 millions d'euros" sur le site, affirmait-il même mercredi.

 

Arnaud Montebourg a même réussi à rassembler une large part de la classe politique derrière cette stratégie avant de rencontrer une opposition franche du patronat jeudi: la présidente du Medef Laurence Parisot a qualifié de "scandaleuse" la menace d'une nationalisation.

 

De leur côté, les syndicats, longtemps sceptiques, se sont dans l'ensemble dits satisfaits après avoir été reçus par Arnaud Montebourg mercredi soir, affirmant qu'ils avaient eu l'assurance que la nationalisation se ferait si ArcelorMittal ne cédait pas.

 

"C'est trop beau pour y croire", avait même réagi Edouard Martin, de la CFDT Florange. "Tout est prêt, le montage financier est ficelé, ils sont prêts!" avait-il assuré.

 

La CFE-CGC, le plus sceptique des syndicats, a lui jugé "le projet crédible", mais s'interroge sur la viabilité économique du site, même pris dans sa totalité.

Des salariés d'ArcelorMittal à Dunkerque (nord), qui alimente en grande partie les installations de Florange encore en activité, se montraient également inquiets face à une situation qui pourrait priver leur site d'un tiers de ses débouchés.

 

"Si c'était nationalisé au niveau de la Lorraine, on perdrait des marchés sur Dunkerque, parce qu'on y envoie 30% de ce qu'on fabrique ici", expliquait mercredi Benoît, un métallo de Dunkerque, relayant ainsi l'argument du groupe.

La vente de la totalité de Florange "mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'ArcelorMittal en France où le groupe emploie 20.000 salariés", affirmait le groupe la semaine dernière.

 

nouvelobs.com

 

 

 

 



01/12/2012

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