Merkel refuse de renegocier le pacte budgetaire europeen

 

 

 

Merkel refuse de renégocier le pacte budgétaire européen

 

27/04/12

 

 

Berlin écarte toute relance de type keynésien.

Angela Merkel n'a pas apprécié la sortie de François Hollande affirmant qu'il aurait une «discussion ferme et amicale» avec elle s'il était élu le 6 mai. La chancelière allemande a opposé jeudi une fin de non-recevoir au souhait du candidat PS de renégocier le traité européen renforçant la discipline budgétaire, pour y ajouter un volet de soutien à la croissance.

 

Ce traité, pierre angulaire de la vision allemande pour sortir de la crise de la dette, a été signé par 25 chefs d'État et de gouvernement et ratifié par une partie des États membres. «Il n'est pas renégociable», a martelé Merkel dans un entretien au groupe de presse régionale WAZ. Quant à «la problématique de la croissance, que certains réclament maintenant, cela fait longtemps qu'elle est le deuxième pilier de notre politique à côté de finances publiques saines», a-t-elle ajouté, en réponse à François Hollande.

Mario Draghi souhaite un nouveau «pacte de croissance»

D'autres sources en Europe ont aussi évoqué, ces derniers jours, la possibilité de se donner de la souplesse dans l'application du pacte budgétaire, pour ne pas étouffer la croissance (nos éditions d'hier). Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, réclame un nouveau «pacte de croissance» pour la zone euro. Mais tout le monde n'envisage manifestement pas de relancer cette croissance de la même manière.

 

«Nous avons besoin de croissance sous forme d'initiatives pérennes, pas juste de programmes de conjoncture - qui creuseraient encore la dette publique - mais de croissance comme Mario Draghi l'a dit, sous forme de réformes structurelles», a déclaré la chancelière, interprétant la pensée du patron de la BCE. François Hollande a reconnu jeudi matin n'avoir pas «la même conception de la croissance» que Draghi, n'envisageant pas pour sa part «de concurrence encore plus forte, de libéralisation, voire de privatisation».

 

Or, pour Berlin, il n'est pas question de mesures de relance keynésiennes, «artificielles, qui ont un effet limité dans le temps et rendent la dette encore plus insoutenable». «D'ailleurs, les marchés ne le tolèrent plus, et Hollande finira par comprendre que la France n'a pas les moyens de se refinancer à des taux exorbitants», affirme une source gouvernementale à Berlin.

François Hollande ne se laisse pas ébranler

La mise au point d'Angela Merkel ne semble toutefois pas ébranler François Hollande: «Je lui dirai que le peuple de France a exprimé un choix qui est celui de la renégociation du traité», a prévenu le candidat socialiste jeudi soir sur France 2. «Madame Merkel, elle, va sans doute contester un certain nombre de choix que je présente, a reconnu François Hollande. Mais c'est ça une négociation!» Et d'ajouter: «Nous sommes un des pays leaders en Europe. Ce que va faire le peuple français va considérablement modifier la donne.»

 

La chancelière ne lui donne pas complètement tort, poursuivant dans la même interview qu'«une bonne coopération» entre la France et l'Allemagne perdurera, quel que soit le président élu, car s'affrontent en finale «deux hommes politiques proeuropéens». Tout en réitérant son soutien à Nicolas Sarkozy, justifié par leur proximité politique et par «le travail en commun et en confiance pour le bien de l'Europe» pendant la crise de la dette.

 

 

lefigaro.fr



29/04/2012

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