Québec: le congrès du parti au pouvoir perturbé par la fronde étudiante

 

 

Québec: le congrès du parti au pouvoir perturbé par la fronde étudiante

 

05/05

 

 

Jets de projectiles par des manifestants, largage de gaz irritants par la police anti-émeute, foule en panique, heurts, interpellations: le congrès du parti au pouvoir au Québec a été marqué vendredi du sceau de la contestation étudiante.

 

Policiers omniprésents, dans les rues jusqu'au toit d'un hôtel, commerces fermés, afflux massif de manifestants: la paisible Victoriaville était le théâtre, bien malgré elle, de heurts entre forces de l'ordre et manifestants.

 

"Colère générale contre le Parti libéral" du Québec (PLQ), ont scandé plus de 2000 manifestants venus de toute la province francophone, réunis dans le parking de la succursale locale du géant américain de la distribution WalMart, qui avait fermé ses portes à la mi-journée avant le début de la grand-messe annoncée.

 

Les manifestants ont marché pacifiquement sur un peu moins d'un kilomètre pour arriver au Centre des congrès de cette petite ville de 42 000 habitants, située à 170 kilomètres à l'est de Montréal. Peu avant l'arrivée, des manifestants se sont masqués le visage laissant présager la valse à suivre.

 

Des protestataires ont lancé des projectiles et des pétards sur le Centre des congrès où le PLQ tient son conseil national ce week-end, fracassé une fenêtre et déplacé les barrières métalliques qui protégeaient le bâtiment, selon un journaliste de l'AFP sur place.

 

Plusieurs dizaines de policiers anti-émeute ont répliqué avec des gaz irritants et chargé la foule pour tenter de rétablir l'ordre, sous le regard des délégués du PLQ observant la scène depuis l'intérieur de l'édifice. Les policiers ont interpellé des manifestants dont certains ont été blessés.

 

"Ce ne sont pas des gestes intelligents"

 

"Ce sont des gens qui n'ont aucun respect pour la démocratie... Ce ne sont pas des gestes intelligents", a déclaré à l'intérieur du centre le député libéral Pierre Moreau, au sujet des contestataires.

 

Le Parti libéral du Québec, au pouvoir depuis neuf ans dans la province francophone de huit millions d'habitants, est confronté depuis près de trois mois à une fronde sans précédent de mouvements étudiants opposés à la hausse des droits de scolarité.

Le Premier ministre Jean Charest a décrété une hausse de 75% sur cinq ans (1625 dollars, 325 dollars/an) des droits de scolarité à l'université afin de les ramener à 3800 dollars, soit plus près de la moyenne nord-américaine.

 

"Je me bats pour ce que je crois et je crois en la gratuité scolaire", a lancé Antoine Perreault, 18 ans, écharpe rouge, casquette vissée sur ses cheveux bruns en bataille. Cet étudiant en musique au Cégep (lycée, ndlr) d'Alma a fait plus de 300 kilomètres en auto-stop pour participer à la manifestation de Victoriaville qui pourrait s'étirer sur tout le week-end.

 

"Je ne sais pas où je vais dormir", a-t-il ajouté. Les rares hôtels de la ville affichent complets et les chambres étaient de toute façon trop onéreuses pour ces étudiants. "Moi, j'héberge des jeunes chez moi", assure Luc, un père de famille.

 

 

Troisième mois du mouvement

 

Quelque 170 000 étudiants étaient toujours en grève début mai au troisième mois de ce mouvement de contestation ponctué de manifestations et de heurts entre forces de l'ordre et étudiants.

 

Jusqu'à présent, Jean Charest a opté pour la ligne dure, ce qui semble lui avoir bénéficié. Selon un sondage publié vendredi, sa formation aurait la chance de remporter une quatrième victoire consécutive si des élections anticipées étaient déclenchées.

 

 

AFP rtbf.be



05/05/2012

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres