Tsipras réaffirme la souveraineté de la Grèce face à Angela Merkel

 

 

Tsipras réaffirme la souveraineté de la Grèce face à Angela Merkel

 

 

Mis en ligne le 21/05/2012 Lalibre.be

 

Le n°1 de la gauche radicale grecque était l'invité de son alter ego français, Jean-Luc Mélenchon
 

A deux jours du sommet européen de Bruxelles, le dirigeant de la gauche radicale grecque, Alexis Tsipras, a mis en garde lundi à Paris les dirigeants européens, à commencer par Angela Merkel, contre toute ingérence pour négocier un nouveau plan d'austérité.

 

Le chef de Syriza, qui est crédité de 21 à 28% des voix au scrutin du 17 juin, et à ce titre possible futur chef de gouvernement, a réaffirmé que son objectif était d'"arriver à la fin du mémorandum", ce plan d'austérité pour la Grèce négocié par les précédents gouvernements avec la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne).

 

"Il n'y a rien à négocier dans le mémorandum car on ne négocie pas avec l'enfer", a déclaré Alexis Tsipras au cours d'une conférence de presse donnée avec le chef de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, à l'Assemblée nationale.

 

Réfutant les thèses des dirigeants européens, il a réaffirmé que le maintien dans la zone euro de la Grèce ne pouvait pas être subordonné au mémorandum.

 

De même a-t-il tenu des propos très vifs envers la chancelière allemande Angela Merkel : "Mme Merkel doit comprendre qu'elle est un partenaire à égalité avec les autres au sein d'une zone euro qui ne connaît ni locataire, ni propriétaire".

 

"La Grèce est un Etat souverain (...), ce n'est pas à Mme Merkel de décider si nous allons avancer vers un référendum ou non", a ajouté le jeune dirigeant de Syriza, âgé de 37 ans, en réponse à une question.

 

Quelques heures plus tôt, Berlin avait démenti souhaiter l'organisation d'un référendum sur l'euro en Grèce.

 

"Ce qui se passe en Grèce depuis deux ans est une sorte de suicide dirigé du peuple grec. Ce qui est appliqué n'est pas un simple programme d'austérité, il s'agit d'une expérimentation européenne de solution néolibérale de choc (...) Si cette expérimentation continue, elle sera exportée dans les autres pays européens", a poursuivi le député grec.

 

Alors qu'il n'a été reçu par aucun responsable français, M. Tsipras, dont les propos étaient traduits, a paraphrasé le discours du nouveau président François Hollande: "Il est difficile d'affronter un ennemi qui n'a pas de visage, pas de programme, pas de parti politique, et pourtant c'est lui qui nous gouverne".

 

M. Hollande avait déclaré pendant sa campagne: "Il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu et pourtant il gouverne : cet adversaire, c'est le monde de la finance".

 

"La chaîne des résignations et des servitudes qui liaient les peuples au traité de Lisbonne est en train de rompre en Grèce", a estimé pour sa part Jean-Luc Mélenchon, qui est arrivé en quatrième position avec 11% des voix au premier tour de la présidentielle le 22 avril.

 

Il a souligné qu'il était "peu probable que des menaces venues de l'extérieur dissuadent les Grecs de confier à Syriza le gouvernement de leur pays".

 

"Il est vain de dire qu'on expulserait la Grèce (ndlr: de la zone euro). Ces mesures pourraient surtout être contre-performantes car 60% des titres de la dette grecque sont dans des caisses publiques et le reste dans cinq banques, dont trois françaises", a ajouté M. Mélenchon, en estimant qu'il n'existait aucune disposition dans le traité de Lisbonne "permett(ant) aux pays de la zone euro de chasser un autre pays de la dite zone".

 

Quelque 2 à 300 personnes ont manifesté dans la soirée à Paris près de l'Assemblée nationale en soutien à Syrisa à l'appel du Front de gauche.

 

Grèce: le parti conservateur absorbe un parti libéral avant les législatives

 

Le parti conservateur grec Nouvelle démocratie (ND) a annoncé lundi avoir absorbé le parti libéral Alliance démocratique, créé en 2010 par la dissidente Dora Bakoyannis, afin de maximiser ses chances aux législatives du 17 juin face au pôle de gauche radicale en plein essor. "La situation est critique et, pour cette raison, les divergences passées sont laissées de côté", a déclaré Antonis Samaras, leader de la Nouvelle démocratie. Et d'ajouter: "c'est avec plaisir que j'accueille la décision de Mme Bakoyannis (...) notre message est désormais plus fort".

 

"Nous avons décidé d'unir nos forces", a déclaré le chef de l'Alliance démocratique, Mme Dora Bakoyannis, ancien numéro deux de la Nouvelle Démocratie, première femme maire d'Athènes et fille de l'ex-Premier ministre Costas Mitsotakis, une figure de la ND.

 

Elle avait été radiée de Nouvelle démocratie en 2010 pour avoir voté en faveur de la rigueur exigée par l'UE, la BCE et le FMI en échange de l'aide pour sauver la Grèce de la faillite.

La ND et le Pasok (socialiste) ont exercé le pouvoir en alternance en Grèce depuis la fin de la dictature militaire, en 1974.

 

La Nouvelle démocratie tente de redorer son blason après le camouflet qu'elle a subi aux législatives du 6 mai, au cours desquelles elle est tombée à son plus bas historique, en raison du vote sanction des Grecs contre la rigueur.

 

Ces derniers jours, M. Samaras a également approché plusieurs membres du parti nationaliste Laos, qui a lui aussi échoué aux portes du Parlement. Pour le chef des conservateurs, les prochaines élections "détermineront si la Grèce restera ou non dans l'Europe".

 

Selon un sondage publié dimanche, Syriza arriverait en tête le 17 juin, avec 28% des intentions de vote contre 24% pour la Nouvelle démocratie.



22/05/2012

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