ArcelorMittal (Liege): apres la phase a chaud, le fer blanc? 7 déc 2011

 

ArcelorMittal (Liège): après la phase à chaud, le fer blanc?

Mercredi, en marge de la manifestation de soutien aux travailleurs de la sidérurgie à Liège (voir par ailleurs), L'Echo révèle que lors du dernier comité d'entreprise du 30 novembre à Luxembourg des critiques ont été émises quant à la filière fer blanc de Liège (Ferblatil) et de Florange. Du côté des syndicats ont confirme être inquiet face à ces nouvelles attaques patronales. Du côté de la FGTB, Georges Jespers, explique que "toucher au fer blanc, c'est toucher en même temps à la production de fils et aux sites comme TDM (Marchin) et Kessales". Un audit interne aurait été lancé, mais, selon le quotidien, il devrait épargner Liège. Du côté de la direction liégeoise d'ArcelorMittal, on se refuse à tout commentaire. Enfin, on no...tera que le rapport du comité restreint du sidérurgiste révélerait 627 pertes d'emplois et non 581 (voir 6com du 17/10). Afin d'atténuer la casse sociale, le groupe envisagerait des reclassements à Fos-Sur-Mer (France) notamment. On notera par ailleurs, que le ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt (PS), annonce que des industriels seraient intéressés pour la phase à chaud liégeoise, mais que les négociations ne peuvent pas commencer au vu des lenteurs prises par la procédure Renault. Par ailleurs, on ne sait toujours pas si Mittal serait prêt à vendre.

Dans un entretien accordé à La Libre de mercredi, Joao da Silva, le directeur des usines liégeoises d'ArcelorMittal, explique que la phase à froid à Liège va vers le high-tech, ce qui est son point fort. Sans condamner le froid, le directeur laisse entendre que la sidérurgie doit fonctionner sur des gains de productivité et que, donc, dans ce cadre, des restructurations ne sont pas à exclure.
 
Didier Brissa
 
 

Chaude journée pour l’acier

La grève se profile chez ArcelorMittal Europe et à Liège. La direction du groupe fait le point. Le marché de l’acier restera plombé.

 
Entretien:

 

On devrait connaître ce mercredi une journée d’actions syndicales dans différents sites européens d’ArcelorMittal. A Liège, une manifestation devrait également animer le centre-ville. "La Libre" a interrogé Robrecht Himpe, le patron de la branche "plat carbone" du groupe en Europe, ainsi que Joao da Silva, le directeur des usines liégeoises du sidérurgiste. Pour rappel, ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive de la phase liquide à Liège. Cette décision s’inscrit dans un plan global "d’optimisation des actifs" et l’Europe est touchée au premier plan.

Il devrait y avoir des perturbations sociales chez ArcelorMittal Europe ce mercredi. Vous confirmez ?

Robrecht Himpe (R.H.) : Dans nos sites européens, la grève sera en tout cas suivie chez Industeel (groupe Arcelor). Nous en avons eu la confirmation. Mais dans les autres sites européens, rien de sûr. Il est difficile de prévoir la réaction des syndicats par rapport à un mouvement au niveau européen. Car c’est d’abord un contexte national et ensuite un contexte local qui déterminent cela.

 

La situation internationale est-elle toujours la même ? ArcelorMittal doit-il toujours réduire la voilure ?

 

R.H. : Depuis l’annonce de la fin de la phase à chaud à Liège, la situation sur le marché mondial a empiré. En effet, deux éléments se sont ajoutés : d’abord, le prix des matières premières - le minerai et le charbon - a fortement augmenté avec un pic en novembre. Du coup, il y a beaucoup d’instabilité sur le marché et nos clients ont tendance à attendre. Second élément : la crise de la dette en Europe a gelé la confiance, ce qui pousse également nos clients à épuiser leurs stocks avant toute commande. J’ajoute à tout cela le fait que le prix de l’acier est sous pression à cause des mesures anti-inflation adoptées par la Chine. Elles ont eu très rapidement des effets sur la demande chinoise d’acier qui, venant de 700 millions de tonnes, est passée à 600 millions de tonnes.

 

Donc, aucun espoir de reprise à plus ou moins court terme ?

 

R.H. : Même si, dans les années qui viennent, le marché repartait à la hausse, on resterait toujours à un niveau de 25 % inférieur à la situation avant la crise financière. Il faudra plusieurs années avant de revenir à ce niveau de production.

 

Pour en revenir à Liège, dans la réorganisation de la production, c’est désormais le site de Dunkerque qui approvisionnera en brames la phase à froid liégeoise. Mais on dit que cette usine n’en a pas la capacité…

 

R.H. : Il faut savoir que Dunkerque aura une capacité de 7 millions de tonnes. Il est donc clair que, pour ce site, alimenter la phase à froid liégeoise ne pose aucun problème. Ni pour le volume délivré, ni pour les services prestés. Car, au sein de notre groupe, le client interne comme le sera Liège vis-à-vis de Dunkerque est le client no1 à servir. Par ailleurs, le délai de transport n’est que de 2 jours. On peut ainsi garantir un flux correct dans l’approvisionnement et ce, pour un coût qui est finalement assez réduit : quelques euros la tonne.

 

Frédéric Chardon



08/12/2011

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