Sprimont: nouvelle vague

de licenciements chez Meister

vendredi 10 mai 2013

La société Meister, installée à Sprimont, en banlieue liégeoise, a connu quelques heures de surchauffe sociale, ce mercredi après-midi. La direction a annoncé une nouvelle vague de licenciements, cinq ouvriers, avec effet immédiat. Ce qui choque les syndicats, c'est surtout la méthode: une annonce à la veille d'un congé, sans explication, sans concertation.

La société Meister, c'est cette usine liégeoise qui a défrayé la chronique, en février de l'an dernier, lorsque la maison mère allemande a envoyé une milice, pour déloger des grévistes. Une milice envers laquelle la justice belge, d'ailleurs, se montre fort compréhensive.Au sein de l'entreprise, depuis lors, le climat social est resté très lourd.

Ce mercredi, en fin d'après midi, la direction a rassemblé les quelques membres du personnel encore présents, et a annoncé la mise à pied, sans préavis, avec juste les indemnités légales, de cinq ouvriers.

La société Meister avance des raisons économiques. La nouvelle a fortement énervé les syndicats. C'est que le calendrier semble avoir été étudié avec un soin particulier: juste à la veille d'un long congé, difficile de réagir. Mais plus encore, c'est un autre détail qui choque: cinq C4, c'est juste en dessous des dix pour cent de travailleurs, chiffre à partir duquel il faut entamer la procédure prévue par la loi sur les licenciements collectifs.

La précédente vague de désengagements, voici vingt mois, avait également été calculée à l'unité près pour échapper à l'obligation légale de négociation. La société Meister, et ses propriétaires, le groupe Poppe Und Pothoff démontrent une remarquable maitrise dans l'art de la non-concertation.

Michel Gretry

rtbf.be