DOSSIER Gandrange : promesses tenues ? 17 janv 2012

Lorraine - Moselle Site industriel de Gandrange
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Gandrange : promesses tenues ?

Le 12 janvier 2012 par Catherine Moal

 

Les engagements pris par Nicolas Sarkozy et le groupe sidérurgique ArcelorMittal à Gandrange ont été tenus, a assuré le ministre de l'Industrie, Eric Besson, ce jeudi matin à Yutz, en Moselle.

Les salariés "ont tous été reclassés, soit par départ en retraite (...) soit en interne", a-t-il affirmé lors de la visite d’un centre d'apprentissage industriel où ArcelorMittal forme, pour 700 000 euros par an, 80 jeunes aux métiers du fer, dont onze ingénieurs.

 

Le ministre a également souligné que le groupe sidérurgique avait investi plusieurs millions d'euros dans un Fonds lorrain des matériaux (8,4 millions) et une convention de revitalisation (3 millions d'euros). "Ces investissements ont permis de créer ou de conforter 400 emplois", selon Eric Besson qui, au début de sa visite, a rencontré à huis clos les syndicats d'ArcelorMittal.

"Il n'y aura pas de licenciement sec. C'était évidemment la priorité du gouvernement", avait à l’époque commenté Luc Chatel, le secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Industrie, à l'issue d’une rencontre entre les syndicats de l'aciérie d'ArcelorMittal Gandrange (Moselle) et Nicolas Sarkozy, à l'Elysée le 7 avril 2008.

 

Catherine Moal, avec l’AFP

Les cinq mesures phares annoncées en avril 2008 par ArcelorMittal sur le bassin de Gandrange

1. 30 millions d’euros pour de nouvelles activités : un centre de traitement de la distribution des barres ; un projet de production de panneaux solaires et une installation de R&D dédiée aux solutions câbles.

2. Etude pour un projet pilote de captage de CO2 à Florange.

3. Etude pour la construction d’une ou deux centrales à cycle combiné au gaz naturel dans la vallées de l’Orne et de la Fensch, en partenariat avec Poweo.

4. 5 millions d’euros investis dans un centre lorrain de formation technique en métallurgie (120 jeunes formés sur deux ans).

5. et création avec l’Etat d’un fonds de réindustrialisation

Pour revitaliser le territoire mosellan, le numéro 1 de l’acier a décidé de diversifier ses actions. Parmi les mesures, il cofinancerait, à parts égales avec l’Etat, un fonds de ré-industrialisation d’un montant de 20 millions d’euros, pour soutenir des entreprises régionales innovantes, via le renforcement de leurs fonds propres, ou des prêts participatifs. ArcelorMittal veut privilégier des PME des secteurs de l’acier et de la haute technologie.

ArcelorMittal : Eric Besson vient déminer les dossiers de Florange et de Gandrange

Le 12 janvier 2012 par Pascale Braun (Lorraine)

 

« Les engagements pris ont été tenus et au-delà », a assuré le ministre de l’Industrie Eric Besson, lors de sa visite au centre de formation Cefasim de Yutz (Moselle) ce jeudi. Venu faire le point de la situation des sites ArcelorMittal de Florange et de Gandrange, le ministre de l’Industrie a énuméré les mesures prises par le sidérurgiste pour compenser la fermeture partielle du site de Gandrange annoncée voici quatre ans.

 

ArcelorMittal a assuré le reclassement des quelque 575 salariés dont les postes ont été supprimés. Le groupe a également cofinancé le Fonds lorrain des matériaux, ouvert un centre de formation aux métiers de la sidérurgie à Yutz et signé une convention de revitalisation en cours d’achèvement. Concernant le site de Florange, dont les deux hauts-fourneaux sont à l’arrêt depuis octobre, le ministre a rappelé les engagements d’ArcelorMittal. Les dirigeants lui ont assuré lors d’une rencontre à Bruxelles le 8 novembre dernier qu’il rallumerait les installations dès que la conjoncture le permettrait. Eric Besson a enfin rappelé « la détermination totale » du gouvernement sur le projet pilote européen Ulcos qui permettrait d’implanter à Florange un pilote de captage et de stockage de Co2 d’un coût de 650 millions d’euros.

 

Si la visite n’a apporté aucun élément nouveau sur le devenir du site, elle a donné au ministre l’occasion de tacler François Hollande, qui se rendra à Gandrange le 17 janvier. Eric Besson a jugé « inutile au mieux, contre-productive au pire », l’initiative du candidat socialiste, qui a plaidé la cause d’Ulcos auprès des instances européennes. « Je ne suis pas sûr qu’il soit dans son rôle en prenant la place d’un ministre », a-t-il poursuivi. Eric Besson a aussi  affirmé au passage que l’accord entre écologistes et socialistes sur la décroissance de la production électro-nucléaire et l’augmentation du coût de l’énergie induite selon lui serait particulièrement préjudiciable à un site comme celui de Florange.

Les promesses effectuées par Nicolas Sarkozy et le groupe sidérurgique ArcelorMittal à Gandrange ont été réalisées, a assuré le ministre de l'Industrie, Éric Besson, jeudi à Yutz.

En 2008, alors que le numéro un mondial de la sidérurgie venait d'annoncer la fermeture de l'aciérie du site mosellan, «le président de la République (...) avait pris des engagements très clairs sur le reclassement des salariés et les actions de revitalisation. Ces engagements ont été tenus par ArcelorMittal», a déclaré M. Besson devant des journalistes.

 

Le 4 février 2008, au lendemain de son mariage avec Carla Bruni et à l'issue d'une visite très médiatisée de 45 minutes de l'usine mosellane, M. Sarkozy s'était engagé devant quelque 400 sidérurgistes à faire prendre en charge par l'État «tout ou partie des investissements nécessaires» pour maintenir l'aciérie en activité.
«Nous sommes prêts à faire le nécessaire quel que soit le propriétaire de l'usine. Avec ou sans Mittal, l'État investira dans Gandrange», avait-il dit. L'aciérie a été fermée en 2009, mettant au chômage 571 des quelque 1 200 ouvriers du site.

 

Un ministre «en mission de déminage»

 

Ces salariés «ont tous été reclassés, soit par départ en retraite (...) soit en interne», a affirmé M. Besson, venu visiter un centre d'apprentissage industriel où ArcelorMittal forme, pour 700 000 euros par an, 80 jeunes aux métiers du fer, dont onze ingénieurs. Le ministre a également souligné que le groupe sidérurgique avait investi plusieurs millions d'euros dans un Fonds lorrain des matériaux (8,4 millions) et une convention de revitalisation (3 millions d'euros). «Ces investissements ont permis de créer ou de conforter 400 emplois», selon M. Besson qui, au début de sa visite, a rencontré à huis clos les syndicats d'ArcelorMittal.

Pour Edouard Martin, membre CFDT du comité central d'entreprise d'ArcelorMittal, le ministre est venu en Lorraine «en mission de déminage». «Hier, son cabinet a essayé d'obtenir d'Arcelor une date de redémarrage du haut-fourneau de Florange, à l'arrêt depuis septembre. Il n'y est pas parvenu», a regretté le syndicaliste. Le haut-fourneau P6 doit être en activité pour recevoir un projet européen de captage de CO2 de 650 millions d'euros.

 

La Commission européenne doit rendre mi-2012 sa décision au premier semestre. «Avec ou sans ce projet Ulcos, avec ou sans Mittal, l'État doit renationaliser la sidérurgie», a pour sa part exigé Alexandre Tott, secrétaire départemental FO. «Or, ce que (M.) Besson est venu nous dire, c'est l'échec et l'impuissance du gouvernement auquel il participe».

 

16 janvier : Gandrange se lasse des pèlerinages politiques

Le 13 janvier 2012 par Pascale Braun (Lorraine)

 

Volée le 10 janvier dernier, la célèbre plaque de marbre : « Ici reposent les promesses de N. Sarkozy »,  commémorant la fermeture de l’aciérie et du train à billettes d’ArcelorMittal Gandrange sera remplacée dès la semaine prochaine.

Mais avec ou sans stèle, le village mosellan s’est imposé en lieu de pèlerinage politique. François Hollande, attendu sur le site le 17 janvier prochain, ne manquera pas de rappeler les promesses du président de la République qui, dans l’euphorie de son « voyage de noces », s’était fait fort d’empêche les 570 suppressions de poste annoncées par Lakshmi Mittal le 16 janvier 2008.

Christine Boutin s’est rendue à Gandrange en décembre dernier, Jean-Luc Mélenchon y annonce une visite en janvier. Ces recueillements médiatiques ne réjouissent outre-mesure ni la municipalité de cette commune socialiste de 2 800 habitants, ni les 380 salariés restants du site (ils étaient environ 1000 début 2008). « Nous n’avons besoin ni de stèle, ni de tombe, mais de nouvelles perspectives et d’un nouvel élan », affirme Xavier Phan Dinh, délégué CGT d’ArcelorMittal Gandrange et conseiller municipal du village.

Spécialisé dans les produits longs, le site n’est pas affecté par la mise en sommeil des hauts-fourneaux voisins de Florange. Depuis la fermeture de son aciérie, l’usine s’approvisionne auprès d’une unité allemande d’ArcelorMittal. La CGT de Gandrange a élaboré avec un bureau d’étude messin un projet de construction d’une nouvelle aciérie électrique qui permettrait de recycler les ferrailles européennes aujourd’hui traitées par des sidérurgistes turcs. Pour l’heure, la commune attend la restitution de quelque 100 hectares laissés vacants par la fermeture partielle du site et demande la déconstruction dans les meilleurs délais de l’ancienne aciérie.

 

Gandrange : ArcelorMittal a tenu tous ses engagements, selon Eric Besson

Le 17 janvier 2012 par Barbara Leblanc

 

Le ministre de l’Industrie tacle les critiques du parti socialiste, qui estime que la fermeture de l’aciérie de Moselle est le symbole des promesses non tenus de Nicolas Sarkozy.

"Tous les engagements qui avaient été pris devant le président de la République ont été scrupuleusement respectés", assure Eric Besson à l’Assemblée Nationale ce 17 janvier.

Il affirme que l’intégralité des salariés a été reclassé, qu’une convention de revitalisation a permis de créer 400 emplois nouveaux dans la région et qu’un fonds lorrain des matériaux et un centre de formation ont été financés. 30 millions d’euros ont été investis en Moselle, selon lui.

Il assure que la direction d'ArcelorMittal a assuré "qu'il n'y aura aucune fermeture, aucun licenciement" pour les deux hauts fourneaux du site de Florange. "ArcelorMittal investit 4 M EUR dans la maintenance pour permettre un redémarrage dans les meilleures conditions", rappelle-t-il.

Le ministre de l’Industrie intervenait le jour même où le candidat socialiste François Hollande était en déplacement sur le site de Gandrange.

Des attentes et beaucoup d’inquiétudes pour les sites ArcelorMittal

Le 17 janvier 2012 par Pascale Braun (Lorraine)

 

ENTRETIEN:  L’usine ArcelorMittal de Gandrange reçoit aujourd’hui la visite de François Hollande et de Martine Aubry. Suite à ces « pèlerinages », nous avons interrogé Edouard Martin, délégué CFDT du CCE européen d’ArcelorMittal, sur l’avenir des sites sidérurgiques en Lorraine.

 

L’Usine Nouvelle - Comme l’a rappelé Eric Besson lors de sa visite en Moselle le 12 janvier dernier, l’intégralité des 670 salariés, dont les postes ont été supprimés sur Gandrange, ont été reclassés, majoritairement vers Florange en Moselle, et Schifflange et Rodange au Luxembourg. Or, les hauts-fourneaux de Florange sont à l’arrêt et les installations luxembourgeoises du groupe accumulent les pertes.
Craignez-vous de nouvelles suppressions de postes ?

 

Edouard Martin - Oui. Les sites de Rodange et de Schifflange sont spécialisés dans les produits longs essentiellement destinés au bâtiment. Or, dans ce secteur, la direction n’entrevoit pas de reprise avant l’horizon 2018. Les organisations syndicales luxembourgeoises attendent dans une grande inquiétude la fin du mois de mars et craignent le pire pour ces sites qui emploient 300 salariés.


La manière dont ArcelorMittal a fermé ses deux hauts-fourneaux de Liège en octobre dernier nous inquiète également. Deux jours avant l’annonce officielle de la fermeture, le groupe préparait encore un accord social en vue d’un redémarrage. Le scénario nous rappelle étrangement celui de Florange, où le risque de fermeture existe bel et bien.

 

Lors de ses vœux de la Saint-Sylvestre à Metz, Nicolas Sarkozy a assuré faire du projet Ulcos, de captage et de stockage de CO² à Florange, une priorité. Doutez-vous de l’engagement gouvernemental sur ce dossier ?


Non, mais le mot de la fin reviendra quoi qu’il arrive à Bruxelles. Or, la Commission européenne, qui devait initialement rendre sa décision au 1er trimestre 2012, puis au cours du mois de juin, ne se prononcera finalement qu’au cours du deuxième semestre.
Les salariés se demandent ce que cachent ces reports successifs qui créent une situation de plus en plus anxiogène. La direction d’ArcelorMittal a toujours été claire : Florange ne l’intéresse que si Ulcos est adopté. Sinon, ses jours sont comptés. En cas de scénario catastrophe, nous ne pourrons pas lui reprocher de nous avoir menti.

 

Existe-t-il aujourd’hui un scénario pour un « après » Florange ?

 


Aucun ! Nous avons demandé à Eric Besson si dans le pire des cas, il pouvait au moins s’engager à chercher d’autres partenaires et éviter que le groupe ne détruise l’outil pour ne pas risquer de le mettre à disposition de la concurrence. Le ministre nous a répondu qu’il ne pouvait pas.


Lorsque l’on dit que l’on ne peut pas, c’est que l’on ne veut pas. Rien n’empêche le gouvernement de voter une telle loi. C’est sur ce thème que nous interrogerons François Hollande.

 

Propos recueillis par Pascale Braun

 



17/01/2012

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