Le CO2 crève le plafond et alarme l’ONU

 

 

 

 



Le CO2 crève le plafond et alarme l’ONU

 

Climat. L’observatoire du Mauna Loa, à Hawaï, enregistre un niveau record de gaz carbonique.

«Nous sommes entrés dans une nouvelle zone de danger» : c’est le cri d’alarme lancé hier par la responsable climat de l’ONU, Christiana Figueres. En cause : la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère, qui a passé un seuil historique.

 

Le 9 mai, les capteurs de l’observatoire du Mauna Loa ont effectivement fait tilt. Pour la première fois depuis le début des mesures de la concentration du gaz carbonique au sommet de ce volcan de Hawaï, la barre des 400 ppm (parties par million de molécule d’air hors vapeur d’eau) a été franchie. Un chiffre symbolique, souvent utilisé dans les négociations de la Convention climat des Nations unies, mais aussi dans les simulations du futur climatique de la planète.

 

Impacts. C’est en 1957, à l’occasion de l’année géophysique internationale, que Roger Revelle et Charles Keeling avaient installé, dans cette île du Pacifique, le premier système de mesure en continu de la concentration en gaz carbonique de l’air. Celle-ci atteignait à peine 320 ppm en 1960. Et les scientifiques estiment qu’elle ne dépassait pas 280 ppm avant la révolution industrielle.

 

Cette croissance, qui s’accélère, provient directement des émissions massives de gaz carbonique dues à la combustion du charbon, du gaz et du pétrole, ainsi que de la déforestation tropicale. Elle n’était que de 0,7 ppm par an au début des années 60, contre 2,1 ppm par an dans la dernière décennie. Selon les chercheurs du Global Carbon Project, les émissions provenant des énergies fossiles et de la production de ciment ont atteint 34,7 milliards de tonnes de gaz carbonique en 2011, en hausse de 3% par rapport à 2010… et de 54% par rapport à 1990.

Gaz à effet de serre, le CO2 joue un rôle décisif dans l’évolution climatique. Dans les variations naturelles passées, il amplifie les impacts de la mécanique céleste qui, en faisant varier l’insolation de la Terre aux hautes latitudes de l’hémisphère Nord, déclenche les ères glaciaires et interglaciaires.

 

Poissons: Depuis cinquante ans, les émissions humaines pilotent l’évolution du climat. Déjà, les températures moyennes ont atteint les plus hauts niveaux connus depuis dix mille ans. Le niveau des océans monte par sa dilatation thermique et la fonte des glaces continentales. La végétation et les animaux, et même les poissons des mers, selon une étude à paraître, réagissent déjà à ces changements climatiques.

 

La trajectoire actuelle des émissions, si elle se poursuivait jusqu’en 2100, provoquerait un bouleversement climatique. La température moyenne de la planète serait de 4 à 6,1°C plus élevée qu’avant la révolution industrielle. Les pays signataires de la convention climat de l’ONU estiment que dépasser les 2°C de hausse serait entrer en zone dangereuse. On y va tout droit.

 

 

libération.fr




14/05/2013

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