Les ArcelorMittal Florange fulminent toujours

 

 

 

Les ArcelorMittal Florange fulminent toujours

23 février 2012 libération.fr

La sortie des expéditions du site a été bloquée ce jeudi par des salariés de l'aciérie mosellane, qui réclament le redémarrage des hauts-fourneaux.

Entre 200 et 300 métallurgistes de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) ont bloqué ce jeudi la sortie des expéditions du site pour tenter d'obtenir de la direction le redémarrage des hauts-fourneaux, à l'arrêt depuis octobre.

 

Les protestataires se sont installés à la sortie d'où partent les produits finis de l'usine, principalement des bobines de tôle pour l'industrie automobile.

 

Les syndicats craignent la «mort programmée» de ce site, où travaillent 5 000 salariés, après l'annonce de la direction, la semaine dernière, que les hauts-fourneaux ne redémarreraient pas au deuxième trimestre. Le numéro 1 mondial de la sidérurgie assure qu'il ne s'agit que d'une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

 

«Nous avons décidé de frapper Mittal là où ça fait mal : le portefeuille», a déclaré le responsable CFDT Edouard Martin, en annonçant «un blocage d'une durée illimitée». «Nous allons nous constituer un trésor de guerre, un butin du fruit de notre travail», a-t-il expliqué.

 

Au même moment s'ouvrait à La Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au siège français d'ArcelorMittal, un comité central d'entreprise sur l'avenir du site de Florange.

 

«Flux tendu»

Même si ses deux hauts-fourneaux sont en sommeil depuis plusieurs mois, le laminoir train à chaud de Florange produit toujours quelque 200 000 tonnes par mois d'acier technique pour l'industrie automobile. Le site est approvisionné avec des brames d'acier produites par l'usine d'ArcelorMittal de Dunkerque.

 

Avec ce blocage, les syndicalistes espèrent désorganiser la fabrication dans l'industrie automobile qui, a observé l'un d'entre eux, «travaille à flux tendu».

 

ArcelorMittal Florange livre ses produits finis aux constructeurs Peugeot, Volkswagen, Mercedes, Audi et Toyota. Cette action «coup de poing» est la première menée par l'intersyndicale CGT/CFDT/FO/CFE-CGC, après l'occupation de la direction ce lundi. L'intersyndicale a promis qu'elle serait «le cauchemar du gouvernement» jusqu'au 6 mai, date du second tour de l'élection présidentielle.

 

ArcelorMittal a décidé récemment la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège (Belgique) et Madrid, les autres (deux à Florange, en Lorraine, un en Allemagne, deux en Pologne, deux en Roumanie et un en République tchèque) sont officiellement mis en veille en attendant la reprise des commandes.

 

Ce mardi, le président-candidat Nicolas Sarkozy a affirmé : «On fera tout pour que (le site de Florange) rouvre.» La fédération FO de la métallurgie a interpellé mercredi la direction du groupe et les pouvoirs publics, exigeant des engagements écrits sur l'avenir de l'usine mosellane.

Une reprise au troisième trimestre ?

La direction d'ArcelorMittal a indiqué jeudi aux représentants du personnel qu'une reprise des hauts-fourneaux de Florange (Moselle) était envisageable au 3e trimestre, en leur présentant la prolongation de leur mise en sommeil. La direction a annoncé «officiellement le non-redémarrage des installations pour le 2e trimestre.

 

 On nous a dit qu'ils redémarreraient peut-être au troisième trimestre mais on sait pertinemment que c'est faux», a indiqué François Pagano (délégué CFE-CGC) lors d'une suspension du comité central d'entreprise qui se tient au siège français du sidérurgiste à Saint-Denis. «En parallèle, ils nous annoncent l'importation de 60 000 tonnes de métal de Seversthal, en Russie. C'est le comble de l'hypocrisie: d'un côté, ils reconnaissent qu'il n'y a pas assez de métal, et de l'autre, ils disent qu'il n'y a pas suffisamment d'activité», a-t-il ajouté.



23/05/2012

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