Plusieurs syndicats de Florange refusent de rencontrer Nicolas Sarkozy

Par Barbara Leblanc 15 mars 2012

La CGT et la CFDT d'ArcelorMittal ont déjà fait savoir qu’ils ne se rendraient pas aux discussions prévues lundi 19 mars avec le président de la République à Paris. Fo réserve sa réponse pour le 16 mars.

Nicolas Sarkozy a confirmé ce 15 mars au matin sur I-Télé qu’il voulait rencontrer des salariés d’ArcelorMittal à Florange en début de semaine prochaine. .

"On ne les oublie pas. Il y a 17 millions (d'euros) d'investissements qui viennent d'être décidés et qui ont commencé à être réalisés, a-t-il assuré. Ce ne sont pas seulement les salariés d'Arcelor Mittal qui comptent. Ce sont les salariés de toute la sidérurgie".

Mais déjà le dialogue risque d’être difficile puisque les syndicats CGT et CFDT annoncent qu’ils refusent l’invitation du président de la République. "On n'a jamais dérapé, on est reçu avec des gaz lacrymogènes. On n'ira pas à l'Elysée lundi", a expliqué, à proximité du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, Edouard Martin, responsable CFDT, la CGT confirmant de son côté une décision similaire.

En effet, cette annonce a été faite au moment même où 200 salariés de l’aciérie de Moselle sont arrivés à Paris pour tenir un pique-nique devant le QG de campagne du président sortant, candidat pour l’UMP à la présidentielle. Plusieurs policiers étaient là pour les accueillir, selon les journalistes. Lors de brèves échauffourées, les métallos ont été aspergés de gaz lacrymogène par la gendarmerie mobile et refoulés vers le pont Mirabeau.

"Nous ne venons pas dans un esprit d'affrontement mais dans un esprit de dialogue, faire de la pédagogie sur la situation de notre usine", a déclaré à sa descente de bus le responsable de la CFDT.

Face à ce refus et aux réflexions des syndicats, le président de la République accuse la CGT de jouer un rôle politique. "Que les syndicalistes défendent les syndiqués et ne fassent pas de politique et la CGT se portera mieux (...) Je dis aux vrais salariés de Florange, ceux qui travaillent, que je suis à leur disposition", explique le président de la République.

Pour le parti socialiste, Aurélie Filippetti, députée de Moselle, "preuve a une nouvelle fois été faite de l'incroyable double langage du candidat sortant vis-à-vis de la sidérurgie lorraine et de la violence infligée aux salariés d'ArcelorMittal. Il y a d'un côté Sarkozy candidat qui fait accueillir devant son QG de campagne les salariés d'ArcelorMittal par des gaz lacrymogènes et 25 cars de CRS et de l'autre côté Sarkozy président qui les invite lundi à l'Elysée pour une énième promesse de redémarrage des hauts fourneaux de Florange!"

Les salariés devraient demander à être reçus par un membre de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. Dans l'après-midi, ils vuelent déployer sur la tour Eiffel une banderole géante "L'acier lorrain vivra". "Le symbole de la France, c'est la tour Eiffel. Or, l'acier de la tour a été forgé en Lorraine", a expliqué Edouard Martin.

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