Referendum: L Europe a-t-elle peur du peuple?

L'Europe  a-t-elle peur du peuple ? Première partie

 

Camarades depuis la rédaction de l'article que vous lirez ci-dessous, malheureusement des torrents ont coulé sur la démocratie et non de l'eau sous les ponts. Le premier ministre grec, George Papandréou, a démissionné le mercredi 9 novembre 2011. La pression de l'Europe aura eu raison de lui et de ses convictions. Retour à la case départ pour le peuple grec et sa dette. On reprend les mêmes et recommence. SI le référendum de Papandéou était passé, cela aurait causé un précédent  qui aurait fait basculer d'autres gouvernements. La voix du peuple fait peur en ces temps de crise. Puisque l'on ne nous donne pas la parole, camarades, prenons là ! Vous allez dire que j'ai de la suite dans les idées, cependant, j'en reviens à la pétition pour la nationalisation de Cockerill ; C'est notre référendum à nous, notre coup de gueule, ne laissons pas les politiques décider à notre place. Faire circuler la pétition c'est formidable, mais si elle n'est pas signée au passage cela ne sert à rien. Citoyen, c'est à nous que reviens la charge et le privilège de dire et d'agir. Qu'attendons-nous ? Cockerill est à vous.

Dites-le-leur ! 

 

(Nerfs d’acier)

 

Référendum en Grèce : Deuxième partie

 LA MENACE BOURSIERE

 

Minute après minute, on a pu voir, ce mardi [1er novembre], les banquiers et les politiques brandir la menace d’un effondrement boursier. Le message était clair : si les Grecs disent oui, c’est qu’ils sont idiots. Quant à Papandréou, c’est une tête brûlée, puisqu’il leur a posé la question du referendum. Pourtant, avant que ne s’accélère la spirale de la panique, il serait judicieux de prendre un peu de recul pour mieux comprendre ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Il nous faut alors noter ce qu’a dit Papandréou, ce qui a résonné aux oreilles de l’Europe comme les divagations d’un aliéné imprévisible : "La volonté du peuple s’imposera à nous." Si le peuple rejette le nouvel accord avec l’UE, "il ne sera pas adopté". En Allemagne, souvenons-nous, il y a encore quelques jours, on entendait par démocratie la sanction du législatif. Imposée par la Cour constitutionnelle, et acclamée par tous les partis. Pour cette raison, il avait même fallu ajourner un sommet de l’UE. Aujourd’hui, rien de tout cela ne vaut plus pour la Grèce.

 Les politiques paniquent, parce que les marchés paniquent

Qu’y a-t-il d’insupportable dans l’initiative grecque ? Réponse : que le Premier ministre soumette le sort de son pays au jugement de son propre peuple. Devant une telle décision, les soi-disant citoyens économes modèles que sont les Allemands et leurs dirigeants politiques paniquent, mais uniquement parce que les marchés financiers paniquent. Car tous sont désormais prisonniers des prophéties des marchés avant même qu’elles ne soient exprimées. Il est de plus en plus évident que la crise que traverse l’Europe n’est pas un trouble passager mais l’expression d’une lutte pour la suprématie entre pouvoir économique et pouvoir politique. Ce dernier a déjà perdu énormément de terrain mais les choses s’accélèrent aujourd’hui. L’incompréhension totale que suscite le geste de Papandréou est également une incompréhension de l’espace public démocratique lui-même, et du fait que la démocratie a un prix qu’il faut être prêt à accepter. Ne voyons-nous pas que nous laissons désormais des processus démocratiques à l’appréciation des agences de notation, des analystes et autres groupements bancaires ?

 

Ces dernières 24 heures, tous ces acteurs ont été assaillis de questions, comme s’ils avaient quoi que ce soit à dire sur la volonté du peuple grec de décider de son propre sort.

Papandréou montre une voie à l'Europe

La prétendue rationalité des mécanismes financiers a révélé de vieux atavismes inconscients. Les discours consistant à traiter tout un peuple d’escrocs et de fainéants semblaient avoir disparu en même temps que le nationalisme. On assiste aujourd’hui à un retour de cette mentalité avec "preuves raisonnables" à l’appui. La déformation du parlementarisme, soumis aux lois du marché, ne justifie pas seulement les décisions du peuple en tant que "législateur extraordinaire" ; dans le cas de la Grèce, elle oblige les citoyens à exprimer leur volonté. En Allemagne, tous les députés qui suivent ce que leur dicte leur conscience peuvent être certains qu’on ne reverra pas leur "gueule" de sitôt. Ce qui est arrivé à un député allemand en tant qu’individu, touche également un Etat et bientôt toute l’Europe. Papandréou n’a pas seulement raison de faire ce qu’il fait, il montre aussi une voie à l’Europe. L’Europe devrait tout faire pour convaincre les Grecs que sa solution est la bonne. Pour cela, elle devrait aussi s’en convaincre. Pour les autres pays européens aussi endettés que la Grèce, il s’agirait d’un excellent moyen de faire preuve de lucidité et de s’assurer du prix qu’ils sont prêts à payer au nom d’une Europe unie.

 

(extrais d’article de Frank Schirrmacher tiré du « presseurop »)



14/11/2011

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