Enfants de John Cockerill

Dans un ventre plein de promesses fut implantée avec tendresse la sidérurgie de John Cockerill. Un homme aux idées et cœur fertile qui, pendant deux cents ans, a fait vivre mieux que correctement les enfants qu’il a engendrés, lui qui était ambitieux. Il a fait construire les premiers rails, locomotives et wagons de Belgique. Cockerill s’attaquait à toutes les thématiques qui touchaient au métallique. Les ponts, les paquebots n’ont pas échappé non plus au savoir-faire de ses ouvriers. Il aimait Liège, les travailleurs et leur métier. On ne peut pas tout sacrifier sans sincérité. Lorsque financièrement sa messe fut dite, que son établissement bancaire déclara la faillite, sans renoncer pour autant, Monsieur John tenta de sauver ses gens. Il créa un concept audacieux qui a fonctionné, il s’agit du premier complexe industriel intégré. Ce sidérurgiste de génie n’en avait pas fini d’innover en matière de technologie. Un haut-fourneau, des fonderies, des forges, des laminoirs ainsi que des ateliers de construction mécanique ont poussé comme des germes de blé. Le paysage du bassin liégeois fut modelé tel que vous le voyez. Les emplois ont été sauvés, d’autres créés par cet industriel, métallurgiste qui n'était pas capitaliste. John Cockerill est mort l'âme en paix, de ne pas être resté les bras croisés. Lorsqu’il a traversé le pont d’acier qui le menait de l’autre côté, cet homme n’avait rien à se reprocher sur son métier. Ainsi finit l’histoire du papa des métallos liégeois, le coeur en joie, la main vers toi. Il nous a laissé en héritage: un savoir-faire, des outils. Nous qui sommes si fiers de lui, battons-nous aujourd'hui, pour qu’ainsi ne finisse pas notre propre récit : «sans espoir et sans laminoirs».  

(protection Sabam)

Nerfs d'acier