« L avenir, les produits sophistiques de la phase a froid »

 

Le froid ne peut pas survivre sans le chaud.

Il est comme les notes pour une partition !

 

N d'A

 

« L’avenir, les produits sophistiqués de la phase à froid »

 

jeudi 29 mars 2012

Nollet l’a affirmé hier : la sidérurgie a de l’avenir en Wallonie, alors que Carsid a définitivement fermé ce mercredi. Pour Michel Capron, il faut « investir dans des secteurs porteurs et le moins délocalisables possible ».

La Wallonie a été une grande puissance industrielle, notamment dans le domaine de la sidérurgie. Comment en est-on arrivé là ?

 

Il y a longtemps que l’on aurait dû entreprendre une politique de reconversion industrielle sans attendre les chocs que l’on vient de vivre. Les investissements, au début des années 1980 étaient censés tenter de répondre aux pertes d’emplois notamment dans les bassins liégeois et carolos. Sambrinveste et Meusinvest ont permis de limiter la casse sociale mais n’ont pas, sans doute faute de moyens financiers, réussi à recréer des pôles autour desquels pouvaient venir s’agglomérer d’autres industries.

 

La sidérurgie wallonne a-t-elle fait son temps ? Où en est-on aujourd’hui ?

 

Il existe en fait encore un certain avenir pour la sidérurgie en Wallonie. Deux exemples : AM Industeel qui fabrique des tôles moyennes et fortes pour des « niches », c’est-à-dire des clients bien particuliers. Ce sont des tôles sophistiquées, basées sur des aciers à haute résistance pouvant servir pour les plateformes offschore, les cuves de transport pour le gaz, des tanks pétroliers etc. Idem pour NLMK Clabecq : tôles fortes et moyennes sophistiquées pouvant notamment servir pour les pipelines. NLMK et AM y ont investi un certain nombre de millions d’euros ces derniers temps. Ces niches-là ont en tout cas encore un avenir. Il reste que, bien sûr, pour leur approvisionnement, elles dépendent de groupes étrangers, mais ceux-ci y trouvent incontestablement leur compte. Idem pour la sidérurgie à froid à Liège.

 

Qui porte la responsabilité du déclin de la sidérurgie à chaud ? Les pouvoirs publics ?

 

Il y a effectivement une responsabilité des politiques, mais il est trop facile de tout remettre sur le dos des politiques et des syndicalistes. Il existe encore, je le répète, des opportunités dans des créneaux particuliers pour la sidérurgie, mais il faut y ajouter des politiques industrielles, investir dans des secteurs porteurs et le moins délocalisables possible.

 

Quelle stratégie pour l’avenir ?

 

Je ne plaide pas pour une relance de la phase à chaud, certainement pas dans le contexte actuel. L’avenir de la sidérurgie en Wallonie se trouve dans les produits sophistiqués de la phase à froid, en se basant sur la recherche. Il faut améliorer la qualité de l’acier produit à froid. Toutefois il y a alors dépendance pour l’approvisionnement à partir de la sidérurgie à chaud venant d’ailleurs. Pour ce secteur, comme pour bien d’autres, je pense que la seule réponse possible doit se situer au niveau européen : une politique industrielle européenne est indispensable et elle fait défaut pour le moment.

 

Quel est le rôle de la formation ? Le système éducatif est-il adapté ?

 

Il est clair que, si l’on veut initier des politiques industrielles innovatrices, il faut que le système éducatif suive et prépare les jeunes à des métiers d’avenir : que le secteur industriel et marchand exprime ses besoins et, sans se rendre esclave de leurs demandes, l’école devrait pouvoir offrir aux jeunes l’acquisition de compétences utiles à la société.

 

Propos résumés par Marie Dosquet (St.)

 

lesoir.be



30/03/2012

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