ArcelorMittal: L’acier liégeois a encore de l’avenir, selon Syndex

 

 

L’acier liégeois a encore de l’avenir, selon Syndex

jeudi 03 mai 2012

 

 

Syndex confirme la rentabilité d'une sidérurgie intégrée à Liège et met en avant ses atouts. Mais le bureau français de conseil ne toutefois donne pas cher de l'avenir du froid à Liège sans la présence du chaud. ArcelorMittal, de son côté, persiste et signe.

 

Le bureau français de conseil Syndex doit présenter ce jeudi un rapport provisoire sur l'acier liégeois au cabinet du ministre Marcourt. Ce premier rapport serait favorable à l'acier liégeois, contrairement au rapport de Laplace Conseil, et ne conclurait pas à l'irréversibilité de la fin de la phase à chaud à Liège, lit-on jeudi dans L'Echo.
 
Dans sa nouvelle analyse, Syndex confirme, selon le quotidien, la rentabilité d'une sidérurgie intégrée à Liège et met en avant ses atouts : flexibilité de la main-d'œuvre, sites de production proches des constructeurs automobiles, capacité de développer de nouveaux produits, etc.
 
Tout comme Laplace Conseil, Syndex ne toutefois donne pas cher de l'avenir du froid à Liège sans la présence du chaud «car son approvisionnement par le site de Dunkerque, comme le prévoit actuellement ArcelorMittal, n'est pas satisfaisant».
 
Syndex devrait demander un délai de deux semaines au plus pour boucler la dernière partie de son rapport. Cette partie sera consacrée au dossier de la construction d'une centrale d'énergie, un projet de 250 millions d'euros.
 
L'étude Syndex pose les conditions du succès, selon Marcourt
L'étude Syndex sur la viabilité de la phase à chaud liégeoise «pose les conditions du succès» et offre aux syndicats la possibilité de presser ArcelorMittal de ne plus faire la sourde oreille, a affirmé jeudi Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Economie, sur les ondes de Twizz radio.
 
Le ministre socialiste attend du géant de la sidérurgie un traitement «objectif, équitable et transparent» : «Nous pensons que les hauts fourneaux sont rentables, qu'il est injuste d'avoir le projet de les fermer et qu'il est meilleur d'avoir une sidérurgie intégrée que des segments de sidérurgie séparés. J'espère toujours aujourd'hui pouvoir convaincre la direction d'ArcelorMittal que leur projet est un mauvais projet.»
 
Si le sidérurgiste refuse de rouvrir les hauts fourneaux, Jean-Claude Marcourt répète sa disponibilité «pour parler avec eux de l'avenir de ces hauts fourneaux et de la manière dont on peut les relancer». Et souligne l'importance d'inscrire la sidérurgie wallonne dans un plan européen de relance industrielle.
 
Les syndicats se disent satisfaits par le rapport Syndex
Les premières conclusions du rapport Syndex sur la viabilité de la phase à chaud liégeoise réjouissent les organisations syndicales qui constatent, par la voix de Jordan Atanasov, président de la CSC-Metal à Liège-Huy-Waremme, que Syndex va tout-à-fait dans leur sens «en mettant en avant la viabilité, tant économique que sociale, d'une sidérurgie intégrée à Liège».
 
«Syndex a comparé les sites liégeois à quatre sidérurgies européennes aux capacités de production comparables et constate que Liège est tout à fait viable, souligne Jean-Luc Rader, secrétaire principal de la FGTB-Metal liégeoise. Et Syndex insiste par ailleurs beaucoup sur les énormes atouts de Liège, notamment par rapport à la compétence de ses travailleurs.»
 
Le rapport pointe également, cependant, les nombreux investissements nécessaires : «En ce sens, il faut souligner que ce rapport n'est pas encore définitif, insiste Jordan Atanasov. Syndex a reçu un délai supplémentaire d'une dizaine de jours pour envisager tout le volet énergie, avec la nécessaire création d'une nouvelle centrale. Il faudra des fonds, c'est certain.»
 
«Mais il ne s'agit pas d'effrayer les gens non plus, reprend Jean-Luc Rader. On évoque une somme de 250 millions d'euros pour une nouvelle centrale mais, selon moi, c'est la moitié. Et ce sera, ne l'oublions pas, en partenariat avec un producteur d'électricité. Avec 250 millions d'euros au total pour mettre aux normes la cokerie, l'agglomération, l'énergie, on pourra repartir du bon pied.»
 
Côté syndical, on n'espère désormais qu'une chose : que le pouvoir politique prenne la main. «Que ce soit pour faire revenir Mittal sur sa décision ou le forcer à céder tout ou partie de ses outils, c'est au politique de jouer», estime Jordan Atanasov. A la FGTB, on est plus direct : «On ne veut pas faire changer Mittal d'avis, conclut Jean-Luc Rader. Notre seul modèle économique viable, c'est hors d'un grand groupe, avec les pouvoirs publics qui reviennent aux commandes de l'outil.»
 
ArcelorMittal défend son projet de fermeture
ArcelorMittal réaffirme par communiqué que son projet d'arrêt définitif de la phase liquide liégeoise est «basé sur une logique économique sensée». Une déclaration qui fait suite aux divers commentaires sur le rapport préliminaire du bureau Syndex.
 
«Nous n'avons pas reçu le rapport préliminaire de Syndex et devrons pouvoir le consulter avant d'être en mesure de le commenter de façon approfondie, souligne la direction. Mais la situation économique en Europe ne s'est pas fondamentalement améliorée depuis le 14 octobre (Ndlr, date de l'annonce de la fermeture de la phase liquide).»
 
ArcelorMittal se dit confronté à un problème structurel de surcapacité en Europe du Nord en raison du ralentissement économique. Dans ce contexte, la phase liquide de Liège n'est pas compétitive, notamment à cause de la dispersion géographique des outils, assure le géant de l’acier : «Les installations du finishing (Ndlr, la phase à froid) de Liège sont des actifs stratégiques et ArcelorMittal veut mettre en place les meilleures conditions pour leur avenir», précise encore le communiqué qui affirme que le groupe reste engagé pour ses 11.000 collaborateurs en Belgique.
 
 
Trends.be, avec Belga


03/05/2012

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres