Le communiqué promet une belle polémique. Il est signé Christine Defraigne. Dans son courrier adressé aux rédactions du pays, la sénatrice liégeoise MR s’interroge sur la rapidité de la réaction des autorités fédérales dans le dossier de la fermeture désormais officielle de l’usine Ford à Genk quand, dans le même temps, le Premier ministre refuse de s’impliquer dans le dossier Arcelor à Liège. Deux poids, deux mesures? Ou comment transformer deux drames sociaux en problème communautaire.
Ce que la réformatrice reproche à Elio Di Rupo, c’est son absence de réactivité face aux décisions d’Arcelor Mittal. Or, Christine Defraigne «répète que cela fait un an qu’elle demande au Premier ministre de se saisir du dossier.» Sans succès.
« Son attitude laisse pantois »
«Si le Premier Ministre s’engage à rencontrer la direction de Ford, la question d’une rencontre avec la direction d’ArcelorMittal revient naturellement sur la table», explique la sénatrice.
«Pourquoi le Premier Ministre, socialiste et wallon, tarde-t-il à effectuer une démarche similaire dans le dossier d’ArcelorMittal à Liège? Son attitude laisse pantois : stop à la tiédeur et à la frilosité !»
Elio Di Rupo a jusqu’à présent justifié son attitude par le fait que l’économie est une compétence régionale, donc du ressort du gouvernement wallon, et non du pouvoir fédéral. Mais force est de constater que, dans le cas de Ford Genk, dont l’usine est pourtant située en Flandre et donc a priori du ressort du gouvernement flamand, le monde politique fédéral réagit au quart de tour. D’où le communiqué de la sénatrice.
« Il y a des socialistes et des socialistes »
Christine Defraigne qui rappelle au passage que lors des précédentes fermetures, les Premiers ministres d’alors s’étaient emparés du dossier : Guy Verhofstadt pour VW Forest, Jean-Luc Dehaene pour Renault Vilvoorde (dont l’usine, faut-il cependant rappeler, se trouvait sur le territoire de sa commune) ou encore Yves Leterme lors du sauvetage des banques.
Et la Liégeoise de glisser au passage que François Hollande n’a pas hésité à convoquer Lakshmi Mittal (sans résultats cependant) dès l’annonce de la fermeture du site de Florange. «Comme quoi, il y a des socialistes et des socialistes, des hommes qui prennent leurs responsabilités et d’autres.»