Google veut aider votre patron à surveiller votre boîte mail
Google veut aider
votre patron à surveiller
votre boîte mail
Daisy Lorenzi | Rue89
Et si Google vous surveillait au bureau, pour le compte de votre boss ? La firme américaine vient de déposer discrètement un brevet en ce sens.
Le « Policy Violation Checker » (« vérificateur de violation de règles ») est un système capable de détecter des phrases « problématiques » contenues dans vos documents électroniques : des déclarations qui vous mettraient en infraction avec la loi, le règlement intérieur de votre entreprise ou votre contrat de travail.
Des messages d’alerte avant l’envoi du mail
Avec ce nouveau service, un employé tapant une phrase litigieuse serait immédiatement averti par une notification. Et dans la foulée, son employeur recevrait lui aussi un message d’alerte. Le tout avant même d’avoir envoyé l’e-mail. Dans un élan de bonté, le service pourrait même suggérer des formulations plus adéquates à l’auteur du mail.
Actuellement, de nombreuses entreprises utilisent le service de messagerie de Google, Gmail, comme système d’e-mail professionnel. Le système breveté s’appliquerait à l’ensemble de la messagerie : corps du mail, mais aussi documents textes, tableurs, ou présentations.
Surtout, il laisserait chaque utilisateur définir lui-même le champ des phrases « problématiques », en fonction de son règlement. On imagine assez bien les dérives que cela pourrait engendrer.
Une menace pour la vie privée
Pour la compagnie, cette innovation permettrait simplement aux entreprises d’éviter les poursuites judiciaires. Elle se défend également en expliquant que le dépôt d’un brevet ne signifie pas forcément sa mise en œuvre. Le porte-parole de la compagnie, Matt Kallman, explique simplement :
« Nous déposons des brevets d’application sur une variété d’idées qu’ont nos employés. Certaines de ces idées deviennent de vrais produits ou services, d’autres non. »
C’est en tout cas un outil de plus qui empiète sur la vie privée des internautes. L’initiative s’inscrit dans l’esprit des déclarations de son ancien PDG Eric Schmidt, qui estimait dans une interview :
« Si vous faites quelque chose et que vous ne voulez que personne ne le sache, peut-être devriez-vous déjà commencer par ne pas le faire. »
Clic lien explication projet de loi européen INDECT (suppression liberté massive qui sera votée prochainement si rien est fait)