Lettre ouverte au gouvernement et patrons
Lettre ouverte au gouvernement et patrons
13/12/2011
Nous avons manifesté le deux décembre à Bruxelles contre l’austérité. Quatre-vingt mille citoyens dans les rues, les sidérurgistes en tête de cortège. Nous avons manifesté le sept dans la cité Ardente, près de quarante mille citoyens ont battu le pavé aux côtés des métallos. La première fois les politiques se sont sentis obligés de recevoir une délégation syndicale par crainte d'être mis à mal.
La deuxième en revanche, fut passée sous silence. Dans les journaux télévisés comme dans la presse écrite, le sujet est passé à la va-vite. Il n’y en avait que pour le nouveau chef du gouvernement qui était en train de prêter serment au roi et à la patrie.
Nous voici à nouveau trahis par patrons et partis. La manifestation liégeoise d’après ArcelorMittal est « inutile et néfaste pour Liège ». À ça je répondrai, Monsieur, comme disait Montaigne ; « sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ! » Traduction, il est dans les veines des Liégeois de résister à l’oppresseur, révisez vos cours d’histoire. Ensuite, votre trône basé en Belgique est un siège éjectable, nous ne voulons plus de vous, ici. Vous n’êtes pas au-dessus des lois, Monsieur !
Sachez également que le clivage entre le chaud et le froid n’existe pas. Pas plus que celui entre les bassins, Liège, Charleroi, la Louvière etc. les sidérurgistes sont cousins, nous ne nous mangeons pas entre nous, contrairement à vous. La solidarité de la population et l’union des travailleurs devraient commencer à vous faire peur…
À force de prendre les gens pour des cons, vous transformez des moutons en lions. Ne vous méprenez pas, personne ne menace qui que ce soit. Il s’agit d'une réalité que VOUS avez instaurée. Entre l’austérité et notre sidérurgie qu’ils assassinent sans un cri…
Nous sommes tous concernés, une fois Cockerill enterré, notre cité s’éteindra comme Gandrange, il sera trop tard pour pleurer, tout sera terminé.
Mais vous, vous serez encore ministres, patrons, vous nous jouerez du violon ! On en veut pas de votre pitié, nous on veut TRAVAILLER.
Comprenez ceci : COCKERILL EST A NOUS.
La misère chargée d’une idée est le plus redoutable des engins Révolutionnaires. Victor Hugo
Qui sème la misère récolte la colère !
Nerfs d’Acier