Note totale de la débâcle Dexia avant 2022 ? Prime M. Mariani 1,2 millions...
Note totale de la débâcle Dexia avant 2022
Le gouvernement démuni face à une "bombe à retardement"
Ariane van Caloen 02/05/2012
Les déclarations du gouverneur de la Banque nationale, Luc Coene ne sont pas rassurantes. Ce qui ne l’est pas non plus, c’est la façon dont la liquidation du groupe bancaire franco-belge se passe. Essayons d’y voir clair.
Suite à la vente de l’ex-Dexia Banque (Belfius) à l’Etat belge en octobre dernier, le bilan de Dexia SA (la structure cotée en Bourse) a été ramené à 410 milliards d’euros à fin 2011. C’est énorme. Une bombe à retardement, comme a dit l’auteur d’un livre sur le sujet. De plus, il est difficile de savoir ce qu’il y a de "toxique" dans ce bilan et surtout de connaître la valorisation des nombreux produits dérivés qui s’y trouvent.
Lundi, Luc Coene a expliqué que la "legacy bank" (où sont logés de nombreux actifs dont des prêts à très long terme aux municipalités françaises) s’élevait à 250 milliards d’euros. Si on la vendait aujourd’hui, la perte serait d’environ 50 % compte tenu des valorisations actuelles de marché. Cela ferait une perte potentielle de 125 milliards Une catastrophe pour la Belgique. Ce n’est donc pas le moment de tout liquider. Mais pour cela, il faut rendre possible le financement de Dexia SA par des garanties des Etats.
Lors du démantèlement du groupe en octobre dernier, les gouvernements belge et français avaient trouvé un accord pour des garanties d’un montant total de 90 milliards d’euros dont 54 milliards (60,5 %) à charge de la Belgique et "seulement" 33 milliards (36,5 %) pour la France. Cet accord doit être confirmé au terme des actuelles négociations avec la Commission européenne sur le plan de restructuration. Et ces négociations sont difficiles. Car, Dexia est "un dossier extrêmement complexe" comme l’a souligné lundi Luc Coene.
Pour lui, vu la maturité moyenne des actifs de la "legacy", il faudra assurer des garanties "pendant au moins dix ans". Cela signifie qu’il faudra attendre au moins les années 2022-2025 pour connaître le coût total pour la Belgique. Car, c’est à ce moment-là que l’on saura si des garanties ont dû être activées suite aux pertes encaissées sur le portefeuille actuel.
Ce qui est sûr, c’est que cela va coûter beaucoup d’argent. La note est déjà très salée pour les actionnaires. Sur les trois dernières années, les pertes cumulées de Dexia s’élèvent à 13,2 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter l’augmentation de capital de 6 milliards en 2008 (dont 3 milliards pour les Etats belge et français), qui se sont déjà volatilisés vu la chute de la valeur de l’action. Et il faudra aussi tenir compte de la très probable augmentation de capital en préparation de plusieurs milliards.
Face à ce marasme, on sent le gouvernement belge, et en particulier le ministre des Finances, Steven Vanackere (CD&V), dépassé par la situation. Toutes les décisions importantes comme le poids des garanties entre pays ou le remplacement du CEO Pierre Mariani sont bloquées par l’attente du résultat des élections présidentielles en France. Et pendant ce temps, Pierre Mariani continue de négocier la vente de certains actifs (dont Denizbank en Turquie aux Qataris) en toute liberté et à des prix qui paraissent parfois bradés. Pour lui succéder, on cite notamment le nom du Belge Karel De Boeck, un ancien de Fortis. Un nom qui suscite le scepticisme dans le monde financier mais qui montre aussi la difficulté à trouver un homme à même de remplir cette tâche délicate.
lalibre.be
Dexia: prime de 1,2 million d'euros pour le départ de Pierre Mariani
(02/05/2012)
Le gouvernement fédéral semble en effet vouloir accélérer les choses chez Dexia
BRUXELLES
Pierre Mariani, l'administrateur délégué de Dexia, serait prêt à quitter son poste, mais pas sans une prime de départ de 1,2 million d'euros, écrit mercredi L'Echo. Le gouvernement fédéral semble en effet vouloir accélérer les choses chez Dexia, avec la nomination de Karel De Boeck comme administrateur.
Celui-ci pourrait ensuite être nommé président du conseil en remplacement de Jean-Luc Dehaene avant de devenir, dans une troisième phase, administrateur délégué en remplacement de Pierre Mariani.
Le gouvernement n'est évidemment guère enthousiaste à l'idée d'accorder une telle prime vu la situation du groupe. Mais le contrat de M. Mariani prévoit qu'il a droit à cette prime si son contrat, qui se termine en 2013, s'achève de manière anticipative.
© La Dernière Heure 2012