Pourquoi les syndicats ont-ils degaine l arme de la greve generale? 21 déc 2011

 

 

Pourquoi les syndicats ont-ils dégainé l'arme de la grève générale?

 

La grève générale des services publics, décrétée en front commun ce jeudi, est l'arme absolue des syndicats. Les responsables syndicaux nous détaillent les raisons pour lesquelles ils ont décidé d'en faire usage face à la réforme des pensions annoncée par le ministre Van Quickenborne.

 

On le sait, les organisations syndicales lancent ce jeudi, en front commun, un mouvement de grève générale, dans les services publics en réaction aux réformes des pensions initiées par le ministre Vincent Van Quickenborne. 

La grève générale, c'est l'arme utlime des syndicats dans la négociations sociale. Si elle va être dégainée ce jeudi, c'est que ceux-ci estiment que l'heure est grave.

 

"Ne pas réagir aurait constitué un dangereux précédent"

 

On est ici face à un mouvement de réaction et non de revendication, précisent les représentants syndicaux. 

Au-delà du fond de la réforme, les représentants syndicaux sont ulcérés par la méthode du ministre des Pensions. "Notre première revendication est le respect de notre droit à être entendus", précise d'emblée Dominique Cabiaux, vice-président de la centrale services publics de la CSC.

 

Les syndicats parlent d'"agression" pour qualifier la démarche telle qu'elle a été entreprise par "Van Quick". Le fait de ne pas concerter les partenaires sociaux avant de soumettre un texte de loi est "contraire à la loi, à l'esprit de la loi et aux règles historiques de la négociation sociale" en matière de services publics en Belgique avance cette éminence du syndicat chrétien. 

 

Dès lors, "ne pas réagir aurait constitué un dangereux précédent", relève Alain Lambert, le vice-président de la CGSP (la centrale des services publics du syndicat socialiste) pour qui les réunions organisées a posteriori par le ministre ne sont qu'une "mascarade". Pour rappel, le ministre reçoit les syndicat ce mercredi à 18h, alors que le texte de loi a déjà été soumis au Parlement.

 

Outre la méthode, les mesures proposées sont "inacceptables"

 

Viennent ensuite les griefs liés au fond des réformes. Quatre mesures apparaissent totalement inacceptables aux syndicats. 

Il s'agit du relèvement de l'âge de la prépension à 62 ans, de la modification de la comptabilisation des tantièmes (qui induisent un rallongement de la durée de carrière pour obtenir le même niveau de pension), du fait que les interruptions ne puissent être valorisées qu'à concurrence de un an et enfin du calcul de la pension établi sur les dix dernières années de la carrière (on établit actuellement le calcul sur les cinq dernières).

Toutes mesures qui auront pour conséquence qu'il "faudra travailler plus pour obtenir la même pension qu'aujourd'hui ou vivre avec une pension rabotée", résument nos interlocuteurs.

 

Selon Alain Lambert, "la volonté du ministre est d'aligner le régime des pensions du service public sur le régime du plus bas niveau du privé". 

Pourtant, rappelle-t-il, la différence entre le régime de pension des fonctionnaires et celui du privé s'explique par un fait historique. "Les travailleurs du service public avaient accepté un barême moindre que celui du privé mais avaient droit à une pension supplémentaire, dite de 'rattrapage'", explique le représentant du syndicat socialiste.

 

Pour Francis Wégimont, secrétaire général de la CGSP, les mesures que tente d'imposer le gouvernement vont, en outre, toucher plus durement les femmes. Ces dernières sont en effet plus concernées par le travail à temps partiel ou les interruptions de carrière. 

Ce dernier détaille d'autres mesures qui permettraient selon lui d'atteindre les économies escomptées comme relevé à 55% le plafond du taux d'imposition sur les plus hauts revenus. 

Visée également, "la suppression des intérêts notionnels qui coûtent quatre milliards par an à l'Etat" ou encore le fait de "comptabiliser tous les revenus dans le calcul de l'imposition: revenus du travail, de l'immobilier et du capital", développe Francis Wégimont.

 

Julien Vlassenbroek



21/12/2011

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