Printemps érable : la violence monte à Montréal

 

 

Printemps érable : la violence monte à Montréal

Par Les Echos | 23/05

 

La police de Montréal a dispersé mardi soir à coups de matraque et de grenades assourdissantes une manifestation d'étudiants déclarée illégale.

 

Reuters
Reuters
 

Le « printemps érable » prend de l'ampleur : au 100ème jour des manifestations étudiantes pour protester contre l'augmentation de 75 % de leurs frais de scolarité, la police de Montréal a dispersé une manifestation déclarée « illégale » après que quelques bouteilles avaient été lancées en direction des forces de l'ordre.

 

Selon la police, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, «en majorité pour attroupement illégal ». Elle note aussi la présence de personnes masquées, au fait que l'itinéraire de la marche n'avait pas été déclaré comme l'exige la loi spéciale, et enfin contre les jets de projectiles, a indiqué son service de communication.

 

Trois personnes dont deux policiers ont été légèrement blessées. La 29e marche nocturne quotidienne avait pourtant commencé de manière pacifique dans le centre ville, comme la manifestation géante, plus de dix mille personnes, qui s'était déroulée quelques heures plus tôt.

La situation s'envenime

Le mouvement estudiantin le plus long de l'histoire du Québec a pris une tournure plus violente depuis que le Parlement a adopté, le 18 mai, la controversée "loi 78". Celle-ci limite les droits à manifester et prévoit une suspension des cours jusqu'au mois d'août. Une mesure qualifée de « matraque » pour tenter de casser le mouvement de grève par le syndicat étudiant « la Classe » qui refuse de s'y soumettre et multiplie les marches nocturnes comme celle de la nuit dernière.

 

Les étudiants rencontraient jusqu'ici peu de soutien de la part de la population, selon un sondage du Journal de Montréal. Mais aujourd'hui, 53 % des Québecois jugent que la loi d'exception « est beaucoup trop sévère » et 73% qu'elle ne contribuera pas au rétablissement de la paix sociale. Une reprise du dialogue entre le gouvernement et les étudiants est attendue.

CHLOÉ BAÏZE

 

Montréal: des milliers de personnes dans la rue pour la liberté de manifester

 

rtbf.be | mercredi 23 mai 2012

 

Plusieurs dizaines de milliers de Montréalais sont descendus mardi dans la rue pour protester contre la récente "loi matraque" ayant réduit le droit de manifester, dans la foulée du conflit sur les droits de scolarité.

 

La manifestation, organisée au centième jour du différend entre les étudiants grévistes et le gouvernement du Premier ministre Jean Charest, s'est déroulée pacifiquement, voire dans une ambiance festive, en dépit de quelques incidents lors desquels trois vitrines de magasins ont été brisées à coups de projectiles.

 

Le groupe séparé d'où étaient parties les pierres et qui n'a pas respecté l'itinéraire remis aux autorités, a été déclaré illégal et invité à se disperser, mais la police a indiqué n'avoir opéré aucune arrestation.

 

En revanche, quelques heures plus tard les forces de l'ordre ont dispersé à coups de matraque et de grenades assourdissantes une autre manifestation, la 29e marche nocturne quotidienne, rassemblant environ deux mille personnes autour des mêmes thèmes. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, a précisé la police, en majorité pour "attroupement illégal" et port de masques, désormais interdit. Auparavant, quelques bouteilles avaient été lancées vers les policiers casqués et porteurs de boucliers.

 

Les manifestations doivent être déclarées la veille

 

La loi spéciale votée vendredi dernier oblige les organisateurs de manifestations de plus de 50 personnes à soumettre à la police, au moins huit heures à l'avance, l'itinéraire du cortège, sous peine de lourdes amendes pour les contrevenants.

 

"La loi 78 n'empêche pas les manifestations, elle est là pour les encadrer", a déclaré le ministre québécois de la Sécurité publique, Robert Dutil. "En France, il faut un permis 20 jours à l'avance, à Londres un avis six jours à l'avance, à Genève 30 jours à l'avance", a commenté devant la presse robert Dutil.

 

Un sondage publié mardi par le quotidien Le Journal de Montréal montre que si 51% de la population sont d'accord avec la hausse des droits de scolarité, 53% estiment en revanche que la loi d'exception "est beaucoup trop sévère" et 73% qu'elle ne contribuera pas au rétablissement de la paix sociale. La majorité appelle à une reprise du dialogue entre le gouvernement et les étudiants.

 

Des syndicats et des organisations ont annoncé leur intention de contester devant les tribunaux cette loi, qui doit rester en vigueur jusqu'au 1er juillet 2013, mais cette procédure pourrait prendre plusieurs années avant d'aboutir.

 

Le syndicat étudiant "La Classe" incite à la désobéissance

 

La Classe a été plus directe: elle a non seulement appelé à désobéir à la loi mais a également invité les objecteurs à se porter volontaires pour des interpellations sur le site "arretezmoiquelquun.com". Quelque 3.300 personnes, photos à l'appui, avaient donné leur nom mardi, 24 heures après le lancement de cette initiative.

 

Le gouvernement a laissé entendre mardi, par la voix de sa ministre de l'Education Michelle Courchesne, que "les portes restaient toujours ouvertes" à la négociation avec les étudiants, alors que le conflit semblait dans l'impasse.

 

Mais Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Classe, le syndicat étudiant le plus radical, a dit n'avoir reçu aucun message du gouvernement.

 

Il a indiqué cependant que si elle était invitée à de nouveaux pourparlers, son organisation y participerait, même si "en ce moment le lien de confiance n'est pas dans son meilleur état".

 



23/05/2012

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