Un laminoir, c est le bruit assourdissant d'un coeur qui bat

 

 

 

 

Un laminoir, c'est le bruit assourdissant d'un cœur qui bat

 

 

Vendredi 30 mars

 

 

La majorité des métallos ont ceci: ce métier, c'est plus qu'un métier, c'est un art qui se transmet, qui se mérite qui n'est pas à la portée de tous. Lorsque l'on rentre dans un laminoir, c'est le bruit assourdissant d'un cœur qui bat, du sang bouillonnant qui coule..

 

Un sidérurgiste, à l'oreille, peut dire si sa machine est "malade" ou se porte comme une jeune fille.

 

Au hall G, des hommes manipulent des cylindres d'une taille monumentale, comme s’ils taillent de vulgaires crayons de couleur !

 

Les « régleurs fours » ajuste la température des slaps, sans quoi on ne pourrait pas laminer correctement. Ils veillent comme des pères sur les fours aux flammes qui feraient pâlir Godzilla d’envie.

 

Les bobineurs, orfèvres de la fin de ligne, sont fassent à un pupitre avec plus de boutons, que le front d'un ado. Ils doivent maîtriser parfaitement leurs instruments, avoir d’excellentes réflexions sous la pression, car ses choix doivent être rapides, efficaces lorsque la bande arrive chez eux pour être « bobinée », pas question d’appuyer sur pause avant de décider. 

 

Et puis le contrôle qualité, dernier poste avant que le produit ne quitte l’usine. « La Fosse, les observateurs, l’œil de Moscou », ceux qui voient sur la bobine le défaut de la taille d’une tête d’épingle. Vous n’y verriez qu’une poussière sur votre portière, les sidérurgistes observateurs y voient un sinistre total ! Parce qu’ils ne plaisantent pas avec la qualité, c’est leur métier. Imaginez de la pâte à pizza, faites une minuscule entaille avec la pointe d’un couteau ; ne le dites pas et personne n’y prêtera attention. Maintenant, donnez cette pâte à votre voisin qui veut lui, « l’étirer » pour en faire une plus grande et plus fine pizza à l’arrivée ; et bien, je vous garantis que la prochaine fête des voisines sera moins drôle. La bolo aura probablement coulé dans un trou et non une tête d’épingle… Idem pour la tôle ! 

 

Je ne peux citer tous les postes. Je le regrette, car chaque travailleur est un maillon indispensable pour créer, conditionner, livrer et satisfaire le carnet de commandes.

 

La réactivité, l’esprit d’équipe et d’entreprendre, le respect de soi, des collègues ainsi que des outils, l’envie de continuer à se former pour rester à la pointe, c’est savoir s’adapter, tout en gardant son identité culturelle, tout cela fait ce que nous sommes ; c’est dans toutes ces richesses que nous puisons profondément nos racines métallurgiques.

 

Nos forces sont :  l’amour du travail bien fait pour un client satisfait, grâce à un savoir-faire de l’acier. Parce qu'un client heureux est un client qui reviendra,  qui fera de notre sidérurgiste liégeois, un métallo comblé qui comblera à son tour le patronat.

 

Nous avons été soumis à de terribles épreuves, ainsi que nos outils. Nous sommes debout encore aujourd’hui. Il y a une raison évidente ; comme chaque travailleur est un maillon déterminant… Ne serions-nous pas, tout naturellement avec notre sidérurgie intégrée, pour l’industrie européenne, mondiale... Un maillon ?

 

 

Nerfs d’Acier

(Aux Gaulois de Chertal, Cockerie,

Hauts-fourneaux, chaud, froid de

Liège en Belgique. Respect camarades.)



30/03/2012

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres